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Que cache le limogeage de Ramtane Lamamra ?

Lamamra

Lamamra.

On ne peut pas dire que Tebboune soit un enfant de chœur. Il remercie bien ceux qui donnent à ses errements la meilleure image. En la matière, Ramtane Lamamra le paye comptant.

A 71 ans, Ramtane Lamamra, grand serviteur du système, vient d’être éjecté du ministère des Affaires étrangères. Il était en poste depuis juin 2021 après un premier passage à la tête de la diplomatie algérienne entre 2013 et 2017. Il a été remplacé par Ahmed Attaf, formé à l’ENA. Attaf retrouve à 69 ans un ministère qu’il avait dirigé entre 1996 et 1999, sous Liamine Zeroual. Avec donc Attaf à la diplomatie, on ne peut pas accuser Tebboune d’innovation ! L’homme est fidèle à ses vieilles lunes.

C’est pourtant Lamamra qui a fait le travail à l’international pour donner quelque lustre à la première partie du mandat peu convaincant de Tebboune. Le voilà éjecté à un moment crucial.

Une dizaine de ministres ont été virés à l’occasion de ce remaniement. Certains, tristement incompétents comme Rezig étaient prévisible. Le maintien d’Aimene Benabderahmane n’est pas pour rassurer. Comme son prédécesseur Djerad, Benabderahmane n’a jusqu’à présent fait avancer aucun dossier d’investissement sérieux.

En revanche, le limogeage de Lamamra (71 ans) invite à beaucoup de questions. Il arrive à un moment où Tebboune est dans une impasse. Incapable de relancer la machine économique, en crise avec le Maroc et la France, il fait montre d’un manque d’imagination particulièrement inquiétant. Il y a quelques jours, le très informé Africa Intelligence révélait une crise avec Saïd Chanegriha, patron de l’armée suite au limogeage du général Abdelaziz Nouiouet Chouiter de la Direction centrale de la sécurité de l’armée.

Mais alors que cache le limogeage de Lamamra ? A mi-mandat, quoiqu’en pense de Lamamara, Tebboune vient de se séparer curieusement du ministre le plus compétent de ses gouvernements successifs. Pourquoi ? Faut-il croire que le très lisse Lamamra a fait montre de quelque rébellion qu’on ne lui a jamais connue ? Peu sûr. Alors qui est le perdant ? Lamamra qui, du coup, se met en réserve, ou Tebboune qui se retrouve de plus en plus isolé pour les années qui lui restent à la présidence ? A 77 ans, le dernier virage du chef de l’Etat est manifestement entamé. Reste à savoir si sa fin sera la même que celle de Bouteflika ?

Sofiane Ayache

 

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