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Que cachent les visites du président de la Douma russe et du commandant de l’AFRICOM ?

A moins d’un mois et demi de la présidentielle, deux poids lourds de l’Africom et de la Douma ont été reçus en l’espace de quelques heures à Alger. Pourquoi ce subit intérêt des deux blocs pour l’Algérie ?

En l’espace de 48 heures, l’Algerie a été l’hôte, simultanément du président de la Douma de l’Etat russe, Volodine Viatcheslav Viktorovitch, reçu par Abdelmadjid Tebboune lundi 22 juillet puis par le président de l’APN, Mohamed Boughali, et ensuite du commandant du commandement de l’AFRICOM, l’Américain, Michael Langley, qui, lui aussi, a eu droit à un accueil particulier de la part des hautes autorites civiles et militaires du pays.

Le responsable americain a été reçu en audience, par Abdelmadjid Tebboune puis par le chef d’état major des armées, le général de corps d’armée, Said Chanegriha. 

Le président de la Douma de l’Etat russe qui a quitté l’Algérie, lundi 22 juillet 2024, dit avoir passé en revue l’évolution des relations entre les deux pays, au cours de sa visite. 

Après avoir été reçu par le chef de l’Etat, Volodine Viatcheslav Viktorovitch a déclaré : « Nous partageons des positions identiques et proches en Algérie sur diverses questions internationales et régionales. Nous considérons l’Algérie comme un pays ami et un partenaire stratégique, et nous souhaitons également assurer le développement de nos relations. à de meilleurs niveaux. »  

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Après avoir évoqué ce qu’il considère comme la visite « historique » effectuée l’année dernière par le chef de l’Etat algérien en Russie, qui « a donné une forte impulsion au développement de nos relations dans divers domaines », Viktorovitch a expliqué que sa rencontre avec Abdelmadjid Tebboune était « important et fructueuse, au cours de laquelle  de nombreux sujets ont été abordés.  Cela développera nos relations qui remontent à l’époque de l’Union soviétique. »

Le général Micharl Langley, commandant du commandement militaire américain en Afrique (AFRICOM ) qui est arrivé en Algerie le lendemain mardi 24 juillet 2004, a évoqué, au cours de son entrevue  avec  le chef d’état-major des armées, Said Chanegriha, « les aspects de la coopération militaire » entre l’Algerie et l’AFRICOM. 

Aucun détail n’a été divulgué, dans la déclaration rendue publique par la présidence algérienne à l’issue de l’entrevue entre le président Tebboune et le chef  de l’AFRICOM. 

On s’en tiendra, en revanche, au contenu des visites précédentes de dernier et qui ont toujours porté sur des questions de coopération militaire et de renseignement, de sécurité dans la région du Sahel, de lutte contre le terrorisme et d’autres questions de nature militaro-technique.

Alors, hasard de calendrier où compétition entre les deux délégations étrangères dont les  intérêts stratégiques sont de notoriété divergents et concurrentiels, pour rallier l’Algérie à leurs agendas géopolitiques respectifs ?

Sans être dans le secret des échanges entre les Algeriens et leurs hôtes russes et américains, il est permis de penser que la synchronisation des deux visites constitue un indice sur le coude à coude, sur le mode de « pousse-toi que je m’y mette » entre les parties russe et américaine pour consolider leurs relations avec l’Algérie sur fond d’enjeux autour de la situation trouble dans le Sahel, région où les Russes, par le biais de leurs mercenaires de l’organisation Wagner sont désormais des acteurs incontournables par l’entremise des milices de Wagner qui agissent, désormais, à visage découvert dans les pays situés à nos frontières sud et en Libye.  

La présence de ces forces paramilitaires qui constituent la tête de pont de la Russie de Poutine en Afrique, n’arrange pas les affaires des Américains et de leurs alliés occidentaux qui ont longtemps considéré cet espace géopolitique comme leur terrain de jeu exclusif.

L’Algerie n’est pas en reste. Elle n’a pas manqué d’exprimer son désaccord quant au jeu trouble des Russes dans la sous région aahélo-saharienne. 

L’activisme militaire des forces paramilitaires russes en Libye et dans les pays du Sahel dérange au  plus point l’Algérie qui a dit haut et fort que toute présence étrangère dans la région est un moteur pour davantage de crises et de guerres internes.

Il convient de rappeler, dans ce contexte, que le président Tebboune, dans un entretien au journal Le Figaro en 2022, a indirectement critiqué la présence de Wagner au Sahel.

En réponse à une question sur la présence des hommes de cette milice, il a répondu : « L’argent que coûte cette présence serait dans une position meilleure et plus profitable s’il allait été mis au service au développement de la région du Sahel », indiquant que l’Algérie n’aime pas la présence de ces forces étrangères malgré ses relations fortes avec la Russie.

En janvier dernier, rapporte le journal londonien Al Qods al  arabi, « le ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf a déclaré que son pays avait officiellement ouvert le dossier de la présence des forces Wagner derrière sa frontière sud, dans la région africaine du Sahel, avec la Russie. 

Il a aussi déclaré lors d’une conférence de presse qu’il avait personnellement discuté de la question avec son homologue russe Sergueï Lavrov.

Attaf a souligné qu’un mécanisme conjoint a été mis en place, qui comprend des diplomates et des personnels de sécurité, dirigé par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Lounes Magraman, du côté algérien, et Mikhaïl Bogdanov, vice-ministre des Affaires étrangères et du personnel », envoyé du président Vladimir Poutine, du côté russe. Il a souligné que le comité bilatéral chargé de surveiller la présence des forces wagnériennes dans la région se réunira à nouveau prochainement. »

Samia Naït Iqbal

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