La France d’aujourd’hui a mal à ses Arabes. Ces émigrés, qui, selon certains, peinent à se dissoudre. Comme s’il s’agissait d’un cachet d’aspirine. De l’effervescence, des bulles et puis rien !
Des décennies durant, on a tenté de les dissimuler à défaut de ne pouvoir les assimiler. Maintenant, nous-
Il faudrait s’arrêter rapidement à un paradoxe : l’essence de toute minorité est son invisibilité. Pourquoi donc, désigne-t-on l’immigration comme une entité visible ? Est-ce là, le signe d’un quelconque trouble collectif de la vision ? Un daltonisme monochromatique ? Peut-être que l’existence même de cette minorité, serait un outrage au désir d’uniformisme de certains et à leur fantasme du parfait glaçage ?
À quelques exceptions près, on ne change de nom que par peur. La peur de subir des préjudices. À Rome, on ne s’habillait comme les Romains, que pour éviter les sévices réservés aux barbares. « Speak withe », était le seul parler humain autorisé au temps des colonies et de l’apartheid. Plus les gens se sentent menacés et plus ils veulent vite changer, se transformer, se dissimuler, se désintégrer.
En revanche, plus un pays est démocratique et plus les gens qui y vivent se sentent libres de s’appeler Vladimir, Mourad ou Habsatou porter un smoking ou arborer un boubou.
Au début du siècle passé, les « ritals », comme on aime encore les appeler, fuyant la misère et la dictature, n’ont, pour la plupart, francisé leurs noms que pour pouvoir nourrir leurs enfants. Et dire qu’ils l’ont fait, par amour pour la France, n’est qu’à moitié vrai. Les Espagnols, les Polonais et les Portugais, sont aussi passés par la case railleries ou humiliations, même en s’appelant Gérard ou Patrick. Leurs noms de famille, trop exotiques, et leurs accents trop chantants, jouaient aux mouchards.
Les immigrants d’un pays tolérant, ne se sentiront jamais obligés de changer, ni leurs accents, ni leurs noms, ni même leurs accoutrements. En revanche, on observe une volonté d’invisibilité, dès qu’on se sent rejeté, discriminé, moqué ou menacé.
Beaucoup de migrants chrétiens subsahariens, font croire, qu’ils se sont convertis à l’islam, pour pouvoir vivre en paix en Afrique du Nord. Est-ce pour autant une preuve d’amour ou d’allégeance ? Ou est-ce, uniquement, un réflexe naturel de survie dans un environnement malveillant ?
Est-ce cela que désir les Zemmouriens ? Transformer la France en pays de la peur et de l’intolérance ? Veulent-ils la lisser de force, la brosser, lustrer, purger, purifier ? Si c’est l’allégeance du cœur qu’ils veulent, ils devraient savoir qu’elle ne s’obtient que par l’amour. Si c’est la valise, il faudra commencer à construire, comme au temps de la Reconquista, assez de galères pour déporter des millions de vies et d’histoires. Et si, par malheur, ce sont les cercueils, alors, il faudra creuser assez de tombes, pour cacher au monde, toutes les possibilités de génocides à venir.