Vendredi 14 août 2020
Que l’Algérie cesse d’emprisonner les libertés !
La condamnation à trois années de prison ferme du journaliste Khaled Drareni a soulevé des mécontentements, de l’indignation et de la colère tant en Algérie qu’en dehors de ses frontières.
Une condamnation qui a montré la nudité du totalitarisme atavique de cette « Nouvelle Algérie » d’Abdelmadjid Tebboune qui est restée cette même forteresse d’Abdelaziz Bouteflika, de Chadli Bendjdid, de Houari Boumediène où régnaient injustice, despotisme et liquidations, une forteresse dans laquelle droits et libertés étaient interdits, chassés, poursuivis, arrétés, jugés et condamnés, cette forteresse des négations qu’un 22 février 2019 a définitivement condamnée pour exiger son départ, après les douloureux évènements d’Avril 80, d’Octobre 88, d’Avril 2001…
Des dénonciations, des soutiens et des appels à sa libération ainsi que celle de plusieurs autres détenus d’opinion sont très nombreux et très actifs sur les réseaux.
Sauf qu’attendre que des arrestations aient lieu pour dénoncer, soutenir et appeler à la libération risquerait de pas travailler pour la fin des injustices et des musellements des libertés et de l’expression.
Soutenir, dénoncer c’est bien, mais exiger pour que nul ne doit être inquiété pour ses idées, ses écrits, son militantisme serait encore meilleur.
Ce n’est pas facile, c’est vrai ! Ce n’est pas évident, c’est aussi vrai.
C’est, justement, parce que tout cela n’est pas facile, c’est parce que tout cela n’est pas évident qu’il faudrait songer à une autre forme de lutte pacifique, militante pour faire plus pression sur cette citadelle de l’injustice et de la persécution.
Plutôt que d’avoir à réagir, mobilisons-nous de sorte qu’il n’y ait plus jamais de détenu d’opinion, plus jamais d’interdits, plus jamais de musellement des libertés
Réagir après coup pourrait ne pas être efficace tant le système dispose de plus d’une carte dans ses manches. Il peut se trouver quelques espaces et autres subterfuges pour se dédouaner ou gagner du temps ciblant l’usure à laquelle il voudrait gagner celles et ceux qui le combattent en faisant des concessions.
Il l’a fait: n’a-t-il pas arrêté, jugé, condamné et libéré pour revenir et sévir encore plus durement?
Feu Mohammed Talmat, journaliste, et feu docteur Kamel Eddine Fekhar, militant des droits humains, ont connu les pires sorts dans l’histoire de la prison algérienne.
Il n’en sont plus jamais ressortis: morts en prison.
Ne dit-on pas que la meilleure défense c’est l’attaque?