Le ministre des Affaires Etrangères et de la Communauté Nationale à l’étranger Ramtane Lamamra prend note avec satisfaction de la présentation faite aujourd’hui par le Secrétaire d’Etat américain Antony Blinken du Rapport 2022 du Département d’Etat sur la situation de la traite des personnes dans le monde.
Ce rapport situe l’Algérie dans la catégorie « Tier 2 », certifiant ainsi aux fins de la partie américaine en tant que partie aux mêmes engagements internationaux que la partie algérienne a dûment satisfait à ses obligations, a indiqué un communiqué du ministère, rendu public, ce mardi 19 juillet.
Ce classement, souligne la même source, constitue un témoignage bienvenu, rectifie celui de 2021 et reconnait les efforts consentis par l’Algérie depuis plusieurs années pour contrer ce crime, tant sur le plan juridique et normatif que sur le plan institutionnel ».
Selon le Rapport du département d’Etat, « l’Algérie a ratifié tous les instruments internationaux y afférents, notamment la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée – dite Convention de Palerme – et son Protocole additionnel visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants« , précise le communiqué.
Pour autant, faut-il rappeler toutes les violations de ces traités par les autorités algériennes. Les faits sont pourtant nombreux : arrestations massives d’opposition, tortures, harcèlement judiciaire, censures diverses… près de 300 détenus d’opinion croupissent dans les prisons algériennes. Faut-il dont s’en réjouir, comme le sous-entend M. Lamamra ?
«Le Comité national de prévention et de lutte contre la traite des personnes, institué en 2016 et présidé par le Ministère des Affaires Etrangères et de la Communauté Nationale à l’Etranger, a adopté son plan d’action 2022-2024 qui prévoit une série d’activités en matière de prévention, de poursuite, de protection des victimes et de développement de partenariats nationaux et internationaux », ajoute le document.
En outre, « un projet de loi sur la prévention et la lutte contre la traite des personnes est en phase de finalisation et son processus d’approbation parlementaire sera mené avec la diligence voulue« .
Ces mesures, indique le MAE, « s’inscrivent dans le cadre de la politique et des stratégies nationales en matière de prévention et de lutte contre le crime organisé et la promotion des droits de l’homme, à travers une action concertée et coordonnée entre les différents acteurs nationaux et les représentants de la société civile algérienne, ainsi qu’avec les partenaires internationaux de l’Algérie ».
Bien entendu, pour les autorités, comme le suggère le communiqué, la promotion des droits de l’homme est une réalité et toutes les déclarations comminatoires d’ONG comme Amnesty internationale, la FIDH, Riposte internationale ou la LAADH concernant les violations des libertés, les procès expéditifs, les emprisonnements arbitraires relèvent du pur mensonge pour Ramtane Lamamra et ceux qui le maintienne aux Affaires étrangères.
« En soulignant l’exemplarité de l’engagement algérien dans ce contexte, le Ministre tient à mettre en évidence les promesses de la réalisation du potentiel d’une coopération internationale effective contre le crime de la traite des personnes ainsi que le rôle irremplaçable du cadre des Nations Unies et du multilatéralisme pour stimuler des avancées universelles de préservation de la dignité humaine », conclut le communiqué.
Nous voilà donc rassurés par notre auguste ministre. L’Algérie est une démocratie accomplie où les citoyens ne sont pas interdits de paroles, ni embastillés. Et pourtant…
Sofiane Ayache