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RCD, du recentrage au retour aux fondamentaux

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Longtemps perçu comme en quête d’un nouveau souffle idéologique, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) semble opérer, ces derniers mois, non pas une simple réorientation stratégique, mais un véritable retour assumé à ses fondamentaux. 

Loin du recentrage modéré qui avait caractérisé certaines phases de son histoire récente, le parti a renoué avec un discours offensif contre ce qu’il qualifie de dérives graves du système politique actuel : la collusion entre le pouvoir exécutif et les forces islamistes.

La sortie publique la plus significative a été celle dénonçant avec fermeté la montée en puissance institutionnelle des partis issus de la mouvance frériste, en particulier le Mouvement de la Société pour la Paix (MSP). 

Le RCD s’est inquiété de voir ce courant, réputé pour sa stratégie d’ambiguïté, accéder à des leviers de pouvoir déterminants, non seulement au sein de l’exécutif, mais surtout dans les instances parlementaires  où il préside désormais des commissions hautement sensibles telles que celles de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et des Affaires religieuses.

Dans un communiqué incisif, le parti fondé par Saïd Sadi a mis en garde contre ce qu’il qualifie de stratégie d’entrisme systémique visant à reconfigurer l’État en fonction d’une lecture idéologique rétrograde, sous couvert de légalité institutionnelle. Il y voit une menace directe contre les principes républicains, la laïcité de fait, et les libertés fondamentales.

Cette posture a suscité l’ire du MSP, qui n’a pas tardé à réagir dans un ton particulièrement virulent, accusant le RCD d’« islamophobie militante » et de « nostalgie de la confrontation stérile ». Des accusations que le RCD balaie d’un revers de main, y voyant une tentative de victimisation bien connue, destinée à détourner l’attention de l’inquiétante réalité d’une mainmise insidieuse sur des secteurs régaliens de l’État.

Accusations de convergence avec Rachad

Parallèlement à cette charge institutionnelle, le RCD a dû faire face à des accusations internes très fortes concernant une prétendue connivence avec le mouvement islamiste Rachad durant le Hirak. Des cadres historiques, proches de Saïd Sadi, reprochent à la direction actuelle de  « pactiser officiellement avec l’organisation Rachad », notamment en signant une feuille de route commune pendant le Hirak, ce qui constituerait, selon eux, une trahison du projet démocratique du parti.  

Ils dénoncent une « liquidation idéologique » et un effacement progressif des archives militantes du RCD, résultat, selon ces dissidents, d’un plan méthodique d’alignement avec les forces islamistes.

De son côté, la direction actuelle, portée par Atmane Mazouz, riposte que ces attaques visent à déstabiliser le parti, en pleine période de répression et d’interdiction de ses activités. Elle affirme : « Le RCD ne sera jamais un parti de soumission ni de compromission. Nous sommes … un rempart contre l’islamisme, l’autoritarisme et toutes les formes d’injustice. »  

Un rappel solennel de la fidélité du parti à ses grandes valeurs.

À travers ce nouvel engagement sans compromis, le RCD se réaffirme  dans son rôle de défenseur des principes républicains et démocratiques. L’enjeu est désormais de savoir si cette sortie offensive suffira à rallumer une dynamique militante et à redonner au parti une visibilité face à l’impasse politique persistante.

Ce retour au front idéologique n’est pas sans rappeler les années fondatrices du RCD, marqué dès sa naissance par un rejet viscéral de l’islamisme politique et par un attachement intransigeant à la modernité, à la citoyenneté et à la laïcité. En cela, le parti semble renouer avec son rôle historique de vigie démocratique, refusant toute normalisation des courants rétrogrades sous prétexte de compromis politiques.

Ce positionnement redonne au RCD une certaine clarté doctrinale et une meilleure lisibilité politique, à une période où de nombreux acteurs semblent prisonniers de compromis fragiles. Reste à savoir si cette orientation assumée suffira à raviver une dynamique militante dans un contexte de désengagement citoyen marqué.

Samia Naït Iqbal

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2 Commentaires

  1. Islamophobie militante , on dirait LFI.
    Ils importent même des expressions de France pour les utiliser contre des algériens authentiques amoureux de la liberté dans leurs propres pays.

  2. Vous faites rire de mauvais gouts. Parler d’islamisme quand la constitutionette est sous la coupe de la charia, c’est prendre votre électorat pour une masse de demeurés. Pas une seule loi ne passe, si elle ne respecte pas les percepts islamiques n’est pas une condition républicaine, mais il s’agit d’un absolutisme islamique qui oriente les lois et formate les citoyens, du reste l’école arabe et islamique ne vous a jamais dérangé. Donc, vous partagez le Parlement de la oumma, aux ordres arabisant et arabiseur, vu que vous y siégez avec les islamistes et arabistes, la charia non plus, ne fait pas dans votre chagrin, en sommes, les différences substantielles entre vous sont microscopiques. Feindre une dialectique de contrôle social, et une Amazighité en trompe-l’œil, c’est en réalité substantiver le régime, qui est certes arabe et islamiste, mais feint le «  »respect » » de son tryptique, le temps de l’assimilation totale. Vous êtes dans votre rôle. Les temps ont changé, la Kabylie n’en veut plus de ces jeux à somme zéro où les perdants sont le pays et les citoyens.

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