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vendredi 5 septembre 2025
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Rebrab c’est comme Zidane, les Kabyles lui pardonnent tout !

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Au village, les discussions sont aériennes. Ça vole haut, comme les hirondelles des montagnes. Les silences y sont aussi importants que les paroles ! Un temps pour dire, un autre, plus long, pour écouter et comprendre.

En kabyle, le dialogue se dit Ameslay, ce qui veut dire s’écouter. Chez les Kabyles, on s’écoute plus qu’on ne parle. Tout un art !

Dans le lieu qui sert habilement d’agora, quelques vieux échangent aimablement sur l’actualité de Rebrab. Des mioches jouent au ballon en contrebas. Quelques jeunes tendent discrètement l’oreille. Et toi, tu regardes se perpétuer devant toi une magnifique scène millénaire, où la parole a encore la noblesse de n’être prononcée que par ceux qui la sous-pèsent.

Le droit à la parole est un acte responsable. Un art, qui n’est permis qu’aux orfèvres du mot. Parler peu et bien. Parler vrai, parler juste. Une leçon de vie dans un monde brouillon, qui bavarde souvent pour ne rien dire.

Pour les uns, Rebrab est un patriote, un homme qui a fait du bien à sa communauté et à sa région. D’autres, moins admiratifs, croient que c’est d’abord un homme d’affaires, un industriel qui s’est enrichi, comme tout bon capitaliste, grâce au travail des autres, et ne comprennent pas ce soutien indéfectible des Kabyles :

– Le fondateur de Cevital aurait déboursé plusieurs millions de dollars pour ses investissements en Algérie. Des investissements qui ont permis à des milliers de familles de la région de vivre dignement. Rebrab est généreux, et pendant la Covid-19, il avait offert des milliers de respirateurs à des centres hospitaliers. Il avait aussi fait parvenir des convois de denrées alimentaires aux populations de Blida, pour les aider à surmonter les déboires dus au confinement. Ça, personne ne peut le nier !

– Oui, mais ça reste un capitaliste, qui a refusé en 2020 à des travailleurs de Numilog, filiale de Cevital à Bgayet, de se structurer en syndicat. Il ne leur a pas seulement refusé le droit de se syndiquer, il les a tout bonnement licenciés ! 200 familles se sont retrouvées sans le sou du jour au lendemain. Des familles kabyles ! Ces personnes avaient marché un an auparavant, bravant l’interdit et la menace, pour le faire libérer de prison, où il avait été incarcéré par El Gaid Salah. Avant, ses accointances avec les militaires, sa proximité présumée avec Toufik Rab Dzair, étaient un secret de Polichinelle.

– Ce sont des ragots ! Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage. Et concernant l’usine à Béjaïa, ce n’était pas lui, mais son fils Malik : il avait fait du zèle ! Et c’était plus compliqué que ça, parce que les syndicalistes étaient manipulés par le pouvoir de l’époque. C’est ce même pouvoir qui lui a toujours mis des bâtons dans les roues, qui l’a incarcéré en 2019. Ce même pouvoir qui a dressé Bouchouareb, un repris de justice, pour le salir et l’accuser de malversations et d’évasion fiscale ! Où est maintenant ce brigand de Bouchouareb ? En cavale, à se terrer comme un termite ! On en veut à ce capitaine d’industrie juste parce qu’il est kabyle et qu’il n’a pas marché dans leurs combines !

– Ce n’est pas aussi simple. Rebrab est cité dans le scandale des Panama Papers, il a fait de l’évasion fiscale, a fait affaire avec le sulfureux bureau d’avocats Mossack Fonseca pour créer Dicoma Entreprises Ltd aux îles Vierges britanniques. Il a eu des sociétés-écrans en son nom. Ce n’est pas si simple de tout mettre sur le dos d’un pouvoir. Certes, ce pouvoir est pourri, mais lui, sur ce coup, est vraiment louche. Le doute est cependant permis sur les accusations de surfacturations et d’importations de matériel désuet pour Evcon. Là, c’est un peu tiré par les cheveux ! Le pouvoir a en effet essayé de le saboter avec des accusations farfelues.

– Son erreur, c’est d’avoir, sans doute, misé sur le mauvais cheval, d’avoir soutenu Ali Ghediri. Et le pouvoir actuel ne le lui a jamais pardonné. D’abord, c’était lui qui était visé en 2022 par une interdiction d’exercer, maintenant c’est son fils Omar. C’est de l’acharnement. Heureusement qu’il a diversifié ses ressources avec ses 24 ou 26 filiales et ses investissements à l’étranger — en France, en Italie ou au Brésil ! Si ce magnat était pourri, on ne lui ouvrirait pas les portes des chancelleries de la sorte.

– Bof, les chancelleries sont très peu regardantes du moment que l’argent afflue et que des entreprises et des emplois sont sauvés. Ce qui me dérange, par contre, c’est qu’il est toujours resté loin de la politique. Il ne s’est jamais ouvertement engagé avec le FFS ou le RCD, ou un quelconque autre parti démocrate. Et la JSK ? Ça, c’est le plus grand parti politique de la Kabylie, non ? Et il n’a rien fait pour le faire grandir !

– Il a beaucoup trop d’intérêts pour pouvoir être libre ! Il a beaucoup à perdre ! Quatre milliards de dollars, ce n’est pas ce que peut porter ma bourse ! On ne réfléchit pas de la même manière quand on a 4 milliards de dollars et quand on a quatre sous ! Et puis, concernant la JSK, c’était Hannachi qui n’en voulait pas. Après cela, Cevital est devenu le sponsor officiel et majoritaire du club.

– Et Liberté ? N’oubliez pas que c’est lui qui avait signé l’arrêt de mort du journal. Il s’est soumis aux injonctions du pouvoir. C’est clair ! Il avait pourtant tenté de racheter El Khabar TV sans succès. Donc, qu’on ne vienne pas nous dire que c’est une question de rentabilité économique. Avec sa richesse, Rebrab aurait dû tenir par militantisme, pour garder un symbole d’une presse libre ! Au lieu de cela, il a signé un acte de mise à mort volontaire. C’est un homicide volontaire. Une euthanasie ! J’ai l’impression que plus on a d’argent, et moins on a de principes ! Je ne comprends pas l’amour que vouent les Kabyles à cet homme pourtant très controversé et sulfureux à plusieurs égards.

Et c’est ainsi que l’écoute fut interrompue par le plus vieux, qui était resté silencieux jusqu’ici :
– Ne cherchez pas à comprendre. Rebrab, c’est comme Zidane, ce n’est pas à cause d’un coup de boule qu’on le hait ! On pardonne tout à Rebrab. On pardonne tout aux virtuoses !

K.H.

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6 Commentaires

  1. Les Kabyles n’aiment pas Rebrab et Zidane parcequ’ils sont Kabyles mais parcequ’ils sont performants dans leurs domaines respectifs. Rebrab a certes investit à Béjaïa en Kabylie mais également à Sétif et à Oran.Il est généreux avec les associations humanitaires partout en Algérie et pas seulement en Kabylie. Zidane aussi aide les associations humanitaires sans distinction de région. Si les Kabyles les aiment c’est surtout pour leur humanisme et leurs performances.

  2. Vous ecrivez ceci:

    « Ce n’est pas aussi simple. Rebrab est cité dans le scandale des Panama Papers, il a fait de l’évasion fiscale, a fait affaire avec le sulfureux bureau d’avocats Mossack Fonseca pour créer Dicoma Entreprises Ltd aux îles Vierges britanniques. Il a eu des sociétés-écrans en son nom. »

    S’il operait dans un pays ou il peut disposer de son argent librement, sans devoir payer des commissions a toute la smal des Rboobs il n’aurait certainnement pas eut devoir disposer d’un compte anonyme… Pour ne pas devoir faire de la surfacturation justement. Une surfacturation que les rboobs proposent a quiconque qui veut acheter un quelconque appareil pour produire quelque chose en Kabylie. Votre machine coute 1 million de dollars. Vous trouvez quelques potes emmigre’s et ensemble vous trouvez un pret aupres d’une banque ou tout simplement aupres du fabriquant de la machine dans un autre pays biensur. Comment repayer le pret, c.a.d. le fabriquant? Dans tout vrai pays, c’est simple, avec les benefices de ce que vous produisez, car la monnaie est convertible. Mais en Algerie c’est niet! Il faut en plus de produire sur place donc eviter a la houkouma de devoir importer, les Rebrab et genre generent du travail et des Taxes a cette mafia que personne n’a elue. Cela suffit n’importe ou au monde a etre un heros et defendu. Ainsi, le Rebrab est donc oblige’ d’ecouler une partie de sa production a l’etranger paye’e en devises, de laquelle devise il lui sera possible de rembourser ses CREANCIERS ET INVESTISSEURS ETRANGERS. En d’autres termes, pas Rebrab seulement mais d’autres aussi, sont oblige’s de se conformer aux Lois des pays ou ils trouvent les investissements initiaux et ou ils ecoulent leurs marchandises. Vous ne pouvez pas vendre de la zlabia dans quelconque pays sans vous normaliser(enregistrer, domicilier, etc.) dans ce pays-la… Et tout ca coute de l’argent !
    Cette mafia qui usurpe d’un pouvoir que personne ne lui a confie’, pense qu’il n’a pas bien rendu compte de ses activite’s dans ces pays-la. Ils pensent meme que des pays etrangers vont leur fournir des infos protege’es par les Lois de ces pays-la, etc. Et c’est la qu’ils vont se rendre compte de la difference entre un pouvoir Legitime et un autre ILLegitime, ce qu’ils sont !

    Le regime d’alger veut que les gens comme rebrab ouvrent un compte bancaire en devise dans une banque algerienne et ses clients etrangers versent leurs payments dans ce compte-la. c.a.d. qu’ils prendront son argent en otage pour le rentrer dans leur magouilles. C’est aussi ainsi que vous vous retrouverez expose’ au chantage, meme pas des institutions mais des bidules elus par PERSONNE a leur titre prive’. C’est plus que de la corruption c’est la MAFIA !

    C’est ca la gouvernance arabo-islamique !

  3. Pour le journal Liberté , il est vrai que c’est lui c’est lui qui avait signé l’arrêt de mort de ce journal , il s’est certes soumis aux injonctions du pouvoir mais on oublie qu’il y avait les menaces, la prison en face de lui, déjà qu’il en a déjà fait , l’interdit bancaire etc etc.. Le journal Matin d’Algérie a fait la même chose en cessant de paraître mais pour survivre il a simplement fuit à l’étranger. Ainsi soit-il !!!!

  4. «Pour les uns, Rebrab est un patriote, un homme qui a fait du bien à sa communauté et à sa région. D’autres, moins admiratifs, croient que c’est d’abord un homme d’affaires, un industriel qui s’est enrichi, comme tout bon capitaliste».
    Traditionnellement en Kabylie comme dans les sociétés méditerranéennes anciennes, ceux qui prennent du pouvoir sont systématiquement ostracisés. L’explication qu’on donne aujourd’hui du ´Kabyle qui n’est battu que par un autre kabyle’ est bidon. C’est tout juste un atavisme qui remonte à une époque lointaine ou, pour protéger la cité de la tyrannie, toute personne prenant trop d’espace est voué à l’exile. On n’accepte les rois, serait-ce des rois de chez nous. Ça est comme ça. C’est aussi simple que ça. il y en a plein plein de situations de ce genre dont on a oublié les origines comme l’absence des prisons en Kabylie par d’un prétendu humanisme Kabyle alors que, justement, l’ostracisme (on y est), est la punition la plus dure qui soit; l’ostracisé n’a plus de protecteurs, n’a plus accès à ses biens, ses terres et peu même tomber, à l’époque, entre les mains des marchands d’esclaves, abomination suprême.
    Le drame pour la Kabylie moderne est qu’elle n’a, depuis 150 ans, plus aucun moyen de s’adapter par elle même, par une évolution qui lui est propre et adaptée, au monde moderne, à la mondialisation.
    Traditionnellement Rebrab est bon pour l’exile. Mais l’économie dans le monde moderne fait que c’est soi le capitalisme, soi communisme. Au choix ! Et c’est à une Kabylie socialiste ou communiste, éventuellement, de faire face au voisinage et au monde hostile et aux influences sur les Kabyles eux mêmes !
    Le drame c’est que ce n’est pas l’Assemblée / Asselblées Kabyle/s, le Gouvernement Kabyle et les institutions kabyles qui se chargent de trouver une solution, amorcer une évolution adaptée et une pédagogie pour expliquer le tout. C’est, depuis 1871, les gendarmes et des militaires, et en langue étrangère, qui viennent nous expliquer comment cueillir les olives. Voilà où on en est.

  5. On ne fait pas une omelette sans casser les œufs. La prospérité des pays industrialisés est basée sur des crimes bien pires que la corruption et le népotisme: la mort de centaines de milliers d’ouvriers et d’enfants travaillant dans les mines de charbon, juste comme exemple.

    Si Bouteflika et/ou le régime militaire et autoritariste d’Alger avaient eu en vue un développement à la Corée du Sud ou de la Chine, la création de « Capitaines de l’industrie » aurait été acceptable, même louable, même si elle était entachée de corruption et népotisme. C’est comme ça que la Corée du Sud a été tirée hors du sous-développement et propulsée aux toutes premières places de l’industrie mondiale. Les milliards de dollars des USA déversés sur le pays pendant la Guere Froide pour en faire un exemple de « succès » capitaliste n’étaient pas distribués à la population en général, mais à un nombre très réduit d’entreprises familiales, telles que Samsung, Hyundai et LG.
    La corruption était endémique en Corée du Sud pendant les premiers stades du développement. Détournement de l’aide étrangère, qui représentait jusqu’à 80% des revenus de l’état, ce qui en faisait l’équivalent de la rente des hydrocarbues en Algérie, népotisme, favoritisme, mauvaise gestion et autres problèmes régnaient. Mais de tout ce fumier ont poussé les grandes compagnies connues aujourd’hui et qui ont permis de tirer toute l’économie vers le haut.

    Ce que dit ChatGPT sur la Chine: Voici quelques exemples concrets de corruption et de népotisme en Chine durant les premières décennies de la période d’ouverture :
    Trafic d’influence et népotisme : De nombreux cadres utilisaient leur pouvoir pour accorder des postes prestigieux à des membres de leur famille ou à des proches, ou leur permettre d’obtenir des logements et des avantages administratifs indus.
    Détournement de fonds publics et pots-de-vin : Il était courant que des dirigeants locaux acceptent des pots-de-vin pour l’attribution de marchés publics, l’approbation de projets d’urbanisme, ou le transfert de terres agricoles à des promoteurs immobiliers.
    Falsification statistique : Certains fonctionnaires truquaient ou gonflaient les chiffres du PIB et d’autres indicateurs économiques pour atteindre les objectifs imposés par le gouvernement central et favoriser leur propre promotion.
    Transfert illégal d’argent à l’étranger : Entre 1995 et 2008, plus de 17 000 cadres du Parti communiste chinois auraient transféré illégalement à l’étranger plus de 124 milliards de dollars pour dissimuler des gains obtenus de façon douteuse.
    Un exemple emblématique plus récent est l’affaire Bo Xilai, ancien chef du Parti de Chongqing, condamné à la prison à vie pour détournement massif de fonds, corruption et abus de pouvoir.

    Mais le développment du pays était-il le but du régime de Bouteflika ? J’en doute.Malgré tous ces problèmes, la Chine est devenue au moins la deuxième, probablement bientôt première économie et puissance mondiale.

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