À Addis-Abeba, le 7 septembre 2025, le président de la Commission de l’Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, a renouvelé son appel à la justice réparatrice. Il a demandé aux anciennes puissances coloniales de reconnaître les crimes historiques commis sur le continent africain.
Ce message, prononcé lors d’un sommet réunissant des nations africaines, des États des Caraïbes et la diaspora africaine mondiale, a été salué par le RIDJA-PACTEF, organisation politique comorienne progressiste et panafricaniste.
Le mouvement comorien considère cette initiative comme une étape indispensable pour réparer les injustices du passé et restaurer la dignité des peuples africains. Mais il souligne avec force que la justice ne doit pas se limiter à la mémoire coloniale. Elle doit également s’appliquer aux réalités actuelles : coups d’État institutionnels, fraudes électorales, violations des droits civiques et dénis de démocratie. Pour le RIDJA-PACTEF, ces pratiques constituent des obstacles majeurs au développement, à la stabilité et à la cohésion sociale du continent.
Le communiqué met aussi l’accent sur les conflits armés qui continuent de ravager plusieurs régions d’Afrique. Les auteurs, complices et commanditaires de ces violences détruisent des vies, fragilisent les sociétés et compromettent l’avenir collectif. Reconnaître le passé est nécessaire, mais sanctionner le présent est tout aussi crucial. La justice réparatrice doit être complète, globale et cohérente : elle ne peut se limiter à un geste symbolique.
Pour le RIDJA-PACTEF, la renaissance africaine repose sur trois piliers fondamentaux : vérité, responsabilité et justice. La Commission de l’Union africaine doit renforcer ses mécanismes judiciaires et diplomatiques pour agir contre toutes les atteintes aux droits humains et à l’État de droit, qu’elles soient historiques ou contemporaines. Reconnaître les crimes coloniaux sans s’attaquer aux injustices actuelles serait insuffisant et risquerait de perpétuer l’instabilité sur le continent.
Le message est clair : l’Afrique ne peut se reconstruire sans une justice intégrale. Il est temps que les anciennes puissances coloniales reconnaissent leurs responsabilités, mais il est tout aussi urgent que les dirigeants africains soient tenus responsables de leurs actes. La justice réparatrice doit embrasser le temps entier de l’histoire et de la réalité africaine, du passé au présent, pour permettre un véritable renouveau.
Ainsi, pour le RIDJA-PACTEF, la reconstruction de l’Afrique ne peut être symbolique ou partielle. Elle exige une action ferme, des sanctions concrètes et un engagement sincère en faveur de la vérité et de l’État de droit. Reconnaître le passé et sanctionner le présent : telle est la condition indispensable pour une Afrique stable, démocratique et digne.
Mourad Benyahia