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Réélection contestée de Tebboune : la presse algérienne enfume l’opinion

Tebboune

Tebboune tiendra-t-il compte de l'important boycott dont il est visé ?

Les résultats de la présidentielle ne sont pas encore définitifs mais la presse algérienne se saisit de ces données tout droit sorties du chapeau du gendarme des élections, Mohamed Charfi pour enfumer les Algériens. Pathétique.

Cette presse laudatrice, obséquieuse et aboyeuse de son maître veut nous persuader que Tebboune a remporté une victoire éclatante, nette et sans bavures. Aucun mot sur l’abstention et la désaffection massive des électeurs des bureaux de vote, le 7 septembre dernier. 

Une réalité que les comptes rendus de presse du lendemain de la présidentielle se sont employés avec l’outrance du menteur invétéré à masquer. A rendre illisible. Il y a de quoi désespérer définitivement de cette presse algérienne qui, un temps, était un parangon d’impertinence et de liberté.

Information nauséeuse

Alors que tout le pays est parcouru d’un puissant dégoût suite à la révélation des violations flagrantes et les manipulations à grande échelle des résultats du scrutin qui a abouti à la réélection sans mérite de Tebboune, journaux, télévision et radios se sont levés à l’unisson pour saluer la victoire du « président » sortant. 

Pour ces journalistes qui assument sans rechigner leur rôle de chiens de garde, la cause est entendue. La preuve est comme tombée du ciel pour étayer le grand mensonge : les messages de félicitations envoyés par les chefs d’Etat et souverains de certains pays au  « président » candidat dont la réélection était actée depuis six mois déjà.

Mohamed Charfi- journalistes : un désamour inattendu !

Il est de bon ton de s’en prendre aux ambulances ! En l’espèce la presse est courageuse. Porté au pinacle, il y a encore peu de temps, Mohamed Charfi est devenu, soudain, le mouton noir d’une « nouvelle Algérie » que l’on voudrait nous présenter comme le pays de toutes les vertus démocratiques, et Tebboune son grand timonier contre lequel le chef de l’autorité nationale indépendante des élections et son équipe se sont ligués pour ternir son image. Gâcher la fête d’un deuxième mandat voulu comme le plébiscite d’un leader enfin réconcilié avec son peuple.

Mohamed Charfi à qui on ne donnerait pas, bien sûr, le bon Dieu sans confession, une  personne qui est loin de n’avoir aucun péché à se reprocher, est devenu le prétexte pour la mise en route d’une opération de diversion qui se joue à longueur d’antennes des radios et  télévisions et sur les pages des journaux.

Tout est fait pour persuader les Algériens que l’élection de Tebboune est le fruit d’une onction populaire et ne doit souffrir d’aucun déficit de légitimité. Pourtant, le taux de participation ne dépasse guère 25%. Soit un quart des quelque 24 millions d’électeurs.

Reste à savoir de quoi sera fait l’avenir de Mohamed Charfi à qui est imputé le grand désordre survenu dans la nuit du 7 septembre ? Et que fera Tebboune avec une réélection aussi médiocre et humiliante ? Telle est en réalité la vraie question.

Samia Naït Iqbal

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