Samedi 31 octobre 2020
Référendum constitutionnel : Riposte internationale appelle au boycott
L’ONG Riposte internationale a rendu public un communiqué dans lequel elle appelle le peuple algérien à boycotter le référendum constitutionnel.
Algériennes, Algériens,
Depuis trois générations (66 ans), le premier novembre est resté une date symbolique pour le peuple algérien et pour tous les peuples qui ont considéré le soulèvement armé de 1954 contre l’ordre colonial comme un pas de géant de l’humanité vers son émancipation. Jamais personne n’a osé profaner ce symbole qui, aux yeux du monde entier, représente le sacrifice, l’abnégation, la lutte de tout un peuple pour recouvrer sa liberté, sa dignité.
Pourtant, ce premier novembre 2020, le pouvoir algérien, incarné par Abdelmadjid Tebboune et l’État-major de l’armée qui l’a imposé, a décidé de souiller cet événement sacré, cette date mémorielle érigée depuis la décolonisation à la gloire des chouhadas ! Un pseudo-référendum est organisé ce jour, ce premier novembre 2020, dans l’intention de faire avaliser une constitution rédigée par les agents du système, pour pérenniser le système. Celui-ci n’en finit pas de martyriser les Algériens sous le talon de fer de l’humiliation, de la répression, de la fourberie.
Algériennes, Algériens, ce système mafieux et sa politique doivent être sévèrement sanctionnés comme l’a été la mascarade électorale du 12 décembre 2019. 90% des Algériens avaient refusé de voter, ont rejeté un suffrage dont les résultats étaient connus d’avance.
Aujourd’hui, Abdelmadjid Tebboune, l’État-major de l’armée, leurs clientèles veulent utiliser une date sacrée pour faire passer leur mensonge, pour poursuivre leur gabegie, pour se maintenir au pouvoir. Le devoir de tout citoyen, lorsqu’une élection est un leurre, est d’utiliser son droit au rejet de la conspiration, au refus de jouer le jeu.
Une abstention massive, une grande grève du vote est le meilleur moyen de délégitimer la démarche mortifère du pouvoir et mettre fin à un système vermoulu. Le principe même de nous imposer une constitution sans une assemblée constituante doit être récusé. Algériennes, Algériens, les prérogatives que réserve cette constitution à l’armée et à la présidence sont des leviers par lesquels le pillage des richesses du pays sera étendu, la répression des Algériens sera encore poursuivie, la démocratie que le Hirak/Tanekar appelle de ses vœux sera définitivement enterrée.
Le boycott massif de ce premier novembre déshonorant pourra mettre un frein aux farces électorales que le pouvoir militaro-mafieux prépare encore pour consolider son assise.
Nous ne pouvons plus laisser détruire, comme depuis 1962, la souveraineté populaire pour laquelle des millions d’Algériens sont sortis en février 2019. Algériennes, Algériens, aucun référendum, aucun suffrage ne doit se tenir tant que perdure le système mafieux qui a démontré ses méthodes tyranniques et dictatoriales face à un peuple pacifique.
Aucune élection ne peut avoir lieu tant que les arrestations continuent, tant que les emprisonnements se multiplient, tant que le peuple n’est pas souverain. Face à l’entreprise anti-démocratique en cours, face à des résultats au score brejnéviens qui se préparent, toute personne, toute force politique qui serait tentée de cautionner la mascarade de ce premier novembre souillerait immanquablement la mémoire de nos glorieux chouhadas et hypothéquerait l’avenir des jeunes générations.
Les partis qui annoncent leur participation pour avoir des miettes seront condamnés par l’Histoire pour avoir cautionné un simulacre de suffrage qui n’a d’autre but que de bâillonner la société.
Algériennes, Algériens, l’enjeu de ce premier novembre 2020 est d’une importance capitale, il ne saurait être question de participer aux côtés d’un pouvoir mafieux qui nous tend un piège. Le rejet total par un boycott massif et dans toutes les Wilayas est une exigence historique.
Il sera un acte de dignité conforme aux luttes menées jusqu’ici par le Hirak / Tanekra. Le combat continue, un peuple déterminé sera, tôt ou tard, le grand vainqueur ! Gloire aux martyrs de la lutte de libération, Gloire aux martyrs de la lutte pour la démocratie.
Fait à Paris le 30 octobre 2020
Pour le bureau exécutif
Le président Ali Aït Djoudi