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Référendum : l’Algérie n’est pas le Chili !!!

TRIBUNE

Référendum : l’Algérie n’est pas le Chili !!!

Que les ouailles du système et les dirigeants de l’État sachent qu’en Algérie le 1er novembre est un jour sacré pour la mémoire de nos combattants, et qu’il n’est pas autorisé à personne de l’exploiter à d’autres fins. On ne troque pas cet événement majeur.

Ce jour historique que le pouvoir planifie de pervertir afin de faire passer une constitution sans l’aval du citoyen implique en toute évidence deux effractions : salir la mémoire de nos valeureux martyrs engagés dans une révolution armée contre la France coloniale; déclarer un affront contre un peuple qui s’est engagé dans une révolution pacifique pour en finir avec le système. 

Au Chili, son peuple est en train de réécrire son Histoire, car il a su s’imposer comme acteur principal pour changer les règles d’accès aux services de santé, l’école, la retraire, etc.

Ce pays de l’Amérique latine vient d’en finir avec une constitution néolibérale qui avait été adoptée en 1980 sous l’ère de la dictature du général Augusto Pinochet. Cependant, une nouvelle sera rédigée par une assemblée élue, et sera à nouveau soumise à un référendum prévu en 2022. 

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En Algérie, aurions-nous un jour cette chance chilienne ?   

En ce moment, être dans la voie du boycott est une forme de rejet de la révision d’une constitution rédigée en conciliabule. C’est un message de la non-reconnaissance du pouvoir politique qui organise un referendum afin de tromper le peuple déjà dépité. 

Seulement, ceux qui sont au sommet de l’État continuent à nier cette réalité. Nous avons vu pendant cette campagne référendaire des salles remplies par la même clientèle issue de « l’alliance présidentielle » comme le FLN et le RND, et tout cela en dépit des consignes sanitaires. Ces images n’ont pas été changées d’un iota à celles déjà vues à la salle Harcha pour soutenir le candidat Bouteflika pour un cinquième mandat. À ce jour, on continue à se prosterner devant un cadre du nouveau maitre des lieux. 

Autrement dit, les mêmes méthodes et pratiques, c’est du « copier-coller ».

Si les conditions sanitaires et politiques actuelles n’ont pas dissuadé le pouvoir à renoncer au projet de constitution, il n’est pas difficile de comprendre qu’il agit avec tant d’autorité. Et pire encore, c’est avec des propos fielleux qu’il menace via ses ministres les Algériens refusant d’approuver les décisions politiques en générale, et particulièrement le projet du référendum.  

Sid Ali Khaldi, le ministre de la Jeunesse et des Sports, dans un ton sarcastique, est en train d’inviter les Algériens à quitter le pays à cause qu’ils refusent de cautionner des manœuvres qui s’organisent contre leur avenir, en déclarant : « celui qui n’est pas content n’a qu’à changer de pays »

Youssef Belmehdi, ministre des Affaires religieuses, dans un ton blasphématoire, est en train d’exploiter l’image du Prophète en affirmant : « celui qui veut suivre la voie du Prophète n’a qu’à aller voter le premier novembre pour la nouvelle constitution. ».

Aussi, il y a le comportement irrespectueux du wali d’Oran envers Madame Sidia Merabet, enseignante de l’école Ben Zarjeb de la même ville pour l’avoir interpellé sur l’état des lieux déplorant les conditions de travail “catastrophiques” et le manque de commodités dont est victime l’établissement. Il n’a pas apprécié quand elle a dénoncé en lui disant qu’il y a “le problème des tables qui datent de l’époque coloniale”.

Toutes ces scènes déplorables ont été déjà jouées avec des bonimenteurs comme Ouyahia, Amara Ben-Younes, Sidi Said et Mouad Bouchouareb. Ils ont agi exactement de la même manière, en insultant les Algériens qui ont refusé le cinquième mandat de Bouteflika. 

Pour la mémoire collective, c’est un « déjà-vu » qui éprouve des sentiments de haine et de frustration.   

L’exemple chilien est inspirant, il nous autorise à croire au changement et nourrir l’espoir devant un pouvoir illégitime qui continue à mettre en prison des jeunes, des journalistes et des activistes de la révolution citoyenne.

Auteur
Mahfoudh Messaoudene

 




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