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mardi 8 juillet 2025
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Répression en Algérie : l’arrestation de Lounis Saïdi, symbole des dérives de la nouvelle loi sur le droit de grève

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L’incarcération de Lounis Saïdi, secrétaire général du Syndicat national des cheminots, sonne comme un signal d’alarme. Ce militant syndical a été placé en détention provisoire peu après avoir signé, au nom de sa fédération, un préavis de grève illimitée.

Ce mouvement de contestation devait démarrer le 7 juillet pour dénoncer une série de dysfonctionnements structurels dans le secteur ferroviaire, notamment la non-application d’accords salariaux, la dégradation des conditions de travail et la marginalisation des instances syndicales.

Mais derrière ce fait divers syndical se profile une réalité plus inquiétante : l’instrumentalisation croissante de la justice et des lois pour étouffer les mobilisations sociales. Car c’est bien au nom de la loi algérienne sur le droit de grève, adoptée le 21 juin 2023, que la procédure a été enclenchée.

Présentée comme un texte d’équilibre entre les droits des travailleurs et les obligations des services publics, cette loi est aujourd’hui dénoncée comme un outil de répression.

Les syndicats indépendants et les organisations de défense des droits humains y voient une remise en cause en règle du droit de grève, pourtant garanti par la Constitution. Ils pointent notamment les nombreuses barrières procédurales imposées avant qu’une grève ne soit déclarée légale : obligation de médiation, procès-verbaux de conciliation, délais allongés… Autant d’entraves qui affaiblissent l’action syndicale et ouvrent la voie à des poursuites pénales, comme dans le cas de Saïdi.

La fédération syndicale des cheminots dénonçait « l’impasse dangereuse » créée par la fermeture du dialogue social par la direction générale de la Société nationale des transports ferroviaires, accusée d’avoir ignoré les revendications des travailleurs et saboté les processus électifs des instances représentatives.

La direction, de son côté, s’est réfugiée derrière une interprétation étroite de la légalité. Elle a contesté la validité du préavis de grève, l’accusant de ne pas refléter l’avis majoritaire du bureau syndical, et de ne pas respecter les procédures imposées par la nouvelle législation. Elle a qualifié le mouvement de « perturbateur », tout en appelant les travailleurs à la responsabilité et à la continuité du service public.

Au-delà de cette confrontation syndicat-direction, c’est bien la législation elle-même qui cristallise les tensions. Ses détracteurs dénoncent une loi taillée pour contenir l’expression ouvrière plutôt que pour la réguler.

L’élargissement de la liste des secteurs jugés « essentiels », où le droit de grève est désormais restreint, et l’ambiguïté entretenue autour de la « représentativité syndicale », sont autant de leviers utilisés pour décrédibiliser ou neutraliser toute contestation.

L’affaire Lounis Saïdi n’est donc pas un simple différend professionnel. Elle s’inscrit dans un climat de durcissement général envers les syndicats autonomes, désormais pris en étau entre une administration inflexible et un arsenal juridique de plus en plus contraignant.

Pour nombre d’observateurs, elle incarne le glissement autoritaire d’un système qui, sous couvert de légalité, s’emploie à museler les voix discordantes du monde du travail.

Samia Naït Iqbal

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1 COMMENTAIRE

  1. Nous sommes en pleine célébration du 63eme annioversaire de l’indépendance et Teboune vient de nous le rappeler : ne rêvez pas algériens, vous avez accédé à l’indépendance mais la seule jjstice au monde qui refuse tout droit aux algériens et aux algériennes c’est la justice algérienne.

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