Mardi 20 novembre 2018
Répression violente à Béjaïa: Gravissime ! Très inquiétant !
La marche des libertés prévue pour ce mardi à Bejaia a été brutalement dispersée par la police, rapportent plusieurs sources.
Une marche pour la dignité, pour la liberté pour la libération de Merzoug Touati et les autres détenus d’opinion dispersée par la force publique. Où sont donc ces fameuses libertés respectées dont parlent les ministres du gouvernement Bouteflika ?
Alors que lorsque les portes du bureau du président de l’Assemblée, élu et désigné à ce poste par le président de la république, ont été cadenassées, illégalement, violemment, injustement, par des députés putschistes issus des partis soutenant Bouteflika, FLN/RND/MPA/TAJ, aucune autorité n’a été intervenue pour signifier aux putschistes l’illégalité de leur action.
Aucun policier, aucun gendarme, aucun procureur ne se sont manifestés pour dire, au moins, aux putschistes : « Vous êtes dans l’illégalité, vous êtes hors-la-loi! » Et ils étaient dans l’illégalité la plus manifeste.
Cependant, à Béjaia, les policiers étaient nombreux, très nombreux à interdire une expression populaire et pacifique.
Les marcheurs pacifiques, pacifistes, de Bejaia et ceux venus des autres régions, pour appeler à libérer les prisonniers d’opinion ont été interdits, ont réprimés et arrêtés.
Ce qui s’est passé à Béjaia est extrêmement grave, c’est une atteinte, une de plus, à la liberté de marcher, de manifester, de dénoncer, une liberté reconnue, énoncée et défendue par la Constitution algérienne.
Des manifestants, revendiquant pacifiquement le respect des libertés, la libération de Merzoug Touati, un blogueur arrêté pour avoir publié une interview que lui a accordé un diplomate israélien, ont été violemment dispersés, d’autres, et ils étaient nombreux, arrêtés, alors que la télévision gouvernementale, l’entv, offrait généreusement ses micros à des terroristes qui se rendaient aux services de sécurité dans le cadre de la loi sur la réconciliation nationale.
Le dernier, le seul, l’ultime espace, la rue, qui est naturellement réservée à la colère citoyenne, à l’expression pacifique, publique, politique, syndicale, à la revendication démocratique se voit se rétrécir gravement et dangereusement.
Et ce ne sera pas dans les fauteuils feutrés de l’Assemblée, assis face à un nouveau président intronisé par la loi du nombre, de la force et de la violence que l’opposition gagnerait à faire avancer la cause des damnés, des opprimés, des laissés-pour-compte. L’heure est à la rupture avec ce régime.
Bâillonner l’expression populaire est le summum des répressions, celle qui instaure la dictature dans toute son horreur. Pour longtemps, serions-nous tentés de dire.