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Résultats de la « présidentielle » : chaotique maison de l’ANIE et interrogations !

Tebboune

Tebboune (79 ans), chef de l'Etat.

Honteux ! Décidément, on n’en finit pas avec les péripéties rocambolesques dans la maison de l’ANIE dirigée par le vieux Mohamed Charfi (88 ans). Comment continue-t-on en haut lieu à mettre le destin de structures aussi sensibles aux mains d’incompétents notoires ?

La mascarade continue ! Après la scandaleuse affaire de la gestion des dossiers des candidats à la candidature, voilà une autre affaire qui fait terriblement désordre. L’annonce des résultats  de la présidentielle entache le peu de crédibilité de cette  parodie déjà largement écornée.  

Personne n’est dupe en Algérie. Hormis les chancelleries qui commencent déjà à féliciter la victoire douteuse de Tebboune, le peuple a infligé une leçon mémorable au régime en boudant les urnes dans les règles de l’art.

Le bourrage des urnes, la falsification des PV, les pressions exercées sur les observateurs dans les bureaux de vote par les hommes de main du chef de l’Etat Tebboune ne laissaient aucun doute sur la finalité du résultat.

 Les taux de participation sont gardés secret à tous les niveaux des administrations qui ont recueilli les résultats. Aucune instance libre et indépendante ne peut se targuer d’avoir pu contrôler tout l’écosystème du scrutin.

Tirs de barrage sur Mohamed Charfi

L’annonce des résultats contradictoires et mensongers du vote du 7 septembre n’ont convaincu que ceux qui ont contribué à les fabriquer. Les prestidigitations arithmétiques des fonctionnaires de l’Anie suscitent des réactions  indignées de partout. On a connu le bourrage des législatives de 2007, mais le chaos qui entoure la présidentielle 2024 va rester dans l’histoire.

Après avoir, pondu un communiqué dénonçant les violations « relevées dans certains bureaux de vote », le MSP promet de revenir, ce lundi, sur le sujet, dans une conférence de presse. Le FFS prévoit aussi de convier les journalistes, le même jour, pour donner sa version sur les extravagances de Charfi et de son équipe.

Dans la foulée, curieusement même la direction de campagne du président réélu  s’y est mise, sans doute pour réclamer 100% des voix pour son héros, Abdelmadjid Tebboune !

Disons-le tout de suite, des condamnations populaires sur les réseaux sociaux et des réactions scandalisées du FFS et du MSP, Mohamed Charfi et son escouade d’agents de l’Anie n’en ont cure. Ils sont en service commandé.

La réaction du gendarme des élections via un communiqué est venue juste après la publication d’un communiqué signé par les trois directions de campagne électorale des trois candidats, déplorant les nombreuses incohérences qui ont émaillé  les chiffres annoncés par Mohamed Charfi  dans sa conférence de presse du 8 septembre accréditant les résultats du scrutin qui a donné une nette avance au président candidat (94, 65%) sur la base d’un taux de participation irréaliste de 48,03%. 

En véritable pompiers pyromane, les partisans de Tebboune mettent les pieds dans le plat pour noyer le poisson. 

Animant ce lundi une conférence de presse au siège de son parti à Alger, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), M. Mustapha Yahi, a ouvertement critiqué l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE).

« La gestion de l’élection présidentielle par l’ANIE a été au-dessous des attentes. L’autorité n’a pas suivi ce processus important » a-t-il déclaré le responsable politique qui  n’a pas hésité à remettre en cause les capacités de l’ANIE pour la gestion des élections : « L’ANIE ne peut pas gérer des rendez-vous électoraux importants comme la présidentielle. Nous avons des compétences dans l’administration et la gestion des élections…Ce problème doit être résolu » a-t-il ajouté, en se félicite bien sur de la réélection de Tebboune. Toutefois, Mustapha Yahi se ressaisit et se contredit en soutenant : « Malgré les manques, l’élection a été une grande réussite et forte car le peuple algérien a largement soutenu le président élu, Abdelmadjid Tebboune et l’a plébiscité pour un nouveau mandat».

Affaire à suivre ?

Cette levée de boucliers venant de l’intérieur du régime n’est pas innocente. Elle incite à se poser des questions sur les intentions réelles de triturations arithmétiques de l’ANIE et sur l’indignation que cette gestion a suscitée de l’intérieur du même du camp du chef de l’Etat réélu ainsi que de ses courtisans. Est-ce pour faire semblant ? Ou y a-t-il des forces hauts placées qui auraient agi par le biais de l’ANIE pour jeter le discrédit sur la présidentielle et Abdelmadjid Tebboune ?

Le taux stratosphérique avancé pour la réélection de Tebboune discrédite la personne et l’élection aux yeux du monde entier. Il n’est pas, en effet, glorieux d’incarner  Omar Bango en 2024.

Se pose aussi la question de l’existence éventuelle du  scénario des « tirs amis » dont bruit le sérail algérien. Et là, comme on dit, les voies du seigneur sont impénétrables!

Sofiane Ayache

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