Lundi 30 décembre 2019
Rupture contre compromissions
Dialogue, structuration, espace de concertation et/ou représentation, autant de volontés pour formaliser et offrir un cadre organique à la révolution du 22 février.
Faut-il se réjouir de tant d’initiatives et de propositions ou bien s’en méfier comme de la peste ? L’Histoire de l’Algérie étant truffée d’impostures, de trahisons, de reniements et d’opportunismes.
Ceci étant dit, il faut rester lucide et serein. Sans verser dans la paranoïaque, le devoir de vigilance est de mise. La révolution a besoin d’être protégée ; et seul le peuple comme un seul Homme peut le faire. C’est sa révolution et personne n’a le droit de la pourrir, polluer encore plus la lui ravir et soustraire.
En temps de tempête, il faut pouvoir garder le cap. Et le cap de la révolution du 22 février, c’est la rupture totale avec le système en place, en un mot : Al Istiqlal (Yetnahaw Ga3).
Le 22 février est certes un aboutissement des luttes pour les libertés, la justice, l’identité, entamées depuis l’indépendance. Et par l’occasion nous nous inclinons devant la mémoire de générations de militants, de résistants assassinés, disparus, emprisonnés brimés, brutalisés et cassés par la dictature en place. Mais, elle est aussi un moment de rupture avec les partis, les personnalités ou autre castes .Une rupture dans les pratiques, dans les rapports à la société, les modes opératoires et autres synergies.
Le pouvoir continue dans sa logique répressive. Une élection imposée au peuple au coût d’un mort par asphyxie aux Issers, de centaines de blessés (nos frères de Bouira ont même perdu un œil), des détentions arbitraires qui virent ces derniers temps au chantage. Les baltaguia (voyous) qui font leur apparition au premier vendredi après la pseudo élection, histoire d’abréger, de mettre fin et de manière brutale à la révolution en opposant les Algériens entre eux.
Et dans ce climat, ils se trouvent des Algériens qui veulent oser le dialogue.
A quelles logiques obéissent ces appels, ces offres de dialogue ?
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Il y a reconnaissance de fait du président de la république.
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Ces gens-là offrent au pouvoir une porte de sortie au cas où la méthode forte n’aurait rien donné, ils se positionneraient comme interlocuteurs moyennant des réformettes politiques.
Pour rappel, la réunion du 6 juillet à l’hôtel de Aïn Benian a donné deux candidats à la présidence du 12 /12. Dont acte.
Nous tenons à dire que dans l’immédiat, le Hirak ne reconnaît à personne le droit de parler en son nom. Il ne faut pas aller plus vite que son ombre.
Voici pour notre part une proposition :
La structuration à la base est la seule garante de l’incorruptibilité de la révolution et de sa déviation. trêve de trahisons.
Le caractère horizontal de la révolution est à préserver. Une présidence tournante par région pendant trois mois. Ce qui entretiendra le caractère national de la révolution et rendra visible les figures du Hirak de toutes les régions d’Algérie.
Les régions sont les suivantes :
Oranie- Centre – Kabylie- Constantinois –Aurès – Sud-Est – Sud-Ouest – Europe – Amérique
Halte à la répression
Libérez les détenus
Hamel Abderrahmane