Site icon Le Matin d'Algérie

Russie : Evguéni Prigojine, le patron de Wagner, entré en rébellion

Evgueni Prigogine
Prigogine appelle l’armée malienne à l’aide

Après avoir accusé l’armée régulière russe d’avoir mené des frappes sur des camps de combattants de Wagner à l’arrière du front ukrainien, Evguéni Prigojine, le chef du groupe paramilitaire Wagner, qui déclare être au QG de l’armée à Rostov, a appelé au soulèvement contre le commandement militaire russe et a affirmé être entré avec ses hommes sur le territoire russe. 

« Tous les patriotes de Russie, les vrais patriotes du pays qui connaissent l’histoire, et non les partisans d’un gouvernement faible qui a trahi les intérêts de l’État, descendez dans la rue, nous trouverons des armes. Cette nuit, nous résoudrons la question des traîtres et criminels qui ont déshonoré la Russie. » : le chef du groupe Wagner Evgueni Prigogine appelle le peuple russe à prendre les armes et à descendre cette nuit dans les rues.

Les services de sécurité accusent le chef de Wagner d’appeler à la guerre civile et Moscou a été placée sous le « régime d’opération antiterroriste ».

Le chef du groupe paramilitaire Wagner multiplie les messages audio sur sa chaîne Telegram officielle. Evguéni Prigojine a notamment affirmé être entré en Russie avec 25 000 combattants et jure d’« aller jusqu’au bout » et de « détruire tout ce qui sera mis » sur sa route afin de « libérer le peuple russe ». Il a affirmé être « entré dans Rostov », ville du sud de la Russie, non loin de l’Ukraine.

« Les sites militaires de Rostov sont sous contrôle, y compris l’aérodrome », a précisé Evguéni Prigojine dans une vidéo, alors que derrière lui marchent des hommes en uniforme. De son côté, l’armée russe promet de « garantir la sécurité » des combattants de Wagner s’ils arrêtent leur rébellion.

Le chef de Wagner dit ne pas avoir ouvert le feu sur les appelés du contingent déployés pour lui bloquer la route. « On ne combat que des professionnels », a-t-il dit, affirmant ne pas vouloir tuer des « enfants ». Des affirmations sans preuves qui sont dans l’immédiat impossibles à confirmer de manière indépendante. Mais le gouverneur de la région russe a appelé la population à rester chez elle. « Les forces de l’ordre prennent toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des habitants de la région. Je demande à tous de garder le calme et de ne pas sortir de la maison sauf nécessité », a écrit Vassili Goloubev sur Telegram.

Toujours selon le chef du groupe paramilitaire un hélicoptère militaire russe a été abattu après « avoir ouvert le feu sur une colonne civile, il a été abattu par les unités de Wagner », a dit Evguéni Prigojine dans un nouveau message audio, sans préciser le lieu de l’incident.

Dans une autre région, celle de Lipetsk, à 420 km au sud de Moscou, « des mesures de sécurité renforcées » ont aussi été mises en place. « Une attention particulière sera accordée (à la protection) des infrastructures critiques », a écrit sur Telegram Igor Artamov, appelant la population à « garder le calme » et à renoncer aux voyages vers le sud, en direction des régions russes frontalières de l’Ukraine.

« Provocation »

Le patron du groupe de mercenaires s’est lancé dans une guerre ouverte avec le commandement militaire russe ce samedi. Il accuse l’armée russe d’avoir mené des frappes meurtrières sur des camps de ses combattants. « Ils ont mené des frappes, des frappes de missiles, sur nos camps à l’arrière. Un très grand nombre de nos combattants ont été tués », a affirmé Evguéni Prigojine dans un message audio diffusé par son service de presse.

Ce nouvel échange spectaculaire entre les deux entités au cœur de l’offensive de la Russie en Ukraine expose à nouveau les profondes tensions au sein des forces russes liées au conflit ukrainien. « Le comité des commandements du Groupe Wagner a décidé que ceux qui ont la responsabilité militaire du pays doivent être stoppés », a aussi dit le patron de Wagner dans un message audio, en appelant à ne pas opposer de « résistance » à ses troupes et en assurant que le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, serait « stoppé ».

Avec RFI

Quitter la version mobile