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mardi 14 octobre 2025
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Sakina Cylia Lateb : « La littérature est un 5e pouvoir au service de la transformation africaine »

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La journaliste et écrivaine algérienne Sakina Cylia Lateb a pris part à la troisième édition du Festival International du Livre et des Arts Assimilés du Bénin (FILAB), tenue du 9 au 11 octobre 2025 à Cotonou, sur le campus de l’Université d’Abomey-Calavi. Sa présence a été largement saluée et a contribué à faire rayonner la littérature algérienne au cœur du dialogue culturel africain, réunissant auteurs, éditeurs, journalistes et passionnés venus de toute l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Présidente de l’Union des Écrivaines Africaines, Sakina Cylia Lateb incarne une génération de femmes déterminées à conjuguer création, engagement et transmission. Journaliste, communicante, biologiste et pédagogue, elle place la littérature au centre d’un projet d’émancipation intellectuelle et sociale, tout en œuvrant pour la visibilité des voix féminines et la formation des jeunes. Dans cet entretien, elle revient sur son parcours, sa vision et les ambitions qu’elle porte pour une Afrique qui écrit son avenir à l’encre de la dignité et du savoir.

Le Matin d’Algérie : Comment avez-vous accueilli votre nomination à la présidence de l’Union des écrivaines africaines ?

Sakina Cylia Lateb : Présider l’Union des écrivaines africaines est à la fois un honneur et un devoir. Je suis fière de servir mon continent et de contribuer à son essor à travers la formation de la jeunesse et l’autonomisation des femmes. C’est une responsabilité que j’assume avec passion et engagement.

Le Matin d’Algérie : Quels sont, selon vous, les grands défis auxquels les femmes écrivaines africaines font face aujourd’hui ?

Sakina Cylia Lateb : Les femmes africaines sont fortes, créatives, ambitieuses, talentueuses et résilientes. Pourtant, elles ne sont pas encore suffisamment mises en avant. Il est essentiel que les institutions continentales et la société civile s’impliquent davantage pour valoriser leurs activités et leur donner la visibilité qu’elles méritent.

Le Matin d’Algérie : L’Union des écrivaines africaines a pour ambition de fédérer des voix issues de divers horizons culturels et linguistiques. Comment conciliez-vous cette diversité dans vos actions ?

Sakina Cylia Lateb : L’Union des Écrivaines Africaines est une fondation internationale, culturelle et labellisée. Elle dispose de représentants et de partenaires à travers le monde. Cette diversité est notre richesse : elle permet un dialogue fécond entre les cultures. Nous sommes reconnaissantes envers nos collaborateurs africains et européens pour leurs actions et leurs initiatives rassembleuses.

Le Matin d’Algérie : Quels projets concrets souhaitez-vous lancer ou renforcer durant votre mandat ?

Sakina Cylia Lateb : Nous avons lancé des programmes de formation pour la jeunesse, des coachings dédiés à l’autonomisation des femmes, ainsi que des actions en faveur de la primo-édition. Être édité lorsqu’on est jeune auteur relève souvent du parcours du combattant. Nous œuvrons aussi à favoriser la libre circulation entre les pays africains, car notre ambition est de faire de l’Afrique un continent sans frontières : un pays-monde.

Le Matin d’Algérie : Quel rôle la littérature peut-elle jouer, selon vous, dans la transformation des sociétés africaines contemporaines ?

Sakina Cylia Lateb : La littérature est, à mes yeux, un cinquième pouvoir. Elle peut changer les mentalités, éveiller les consciences et permettre à l’Afrique et à l’Africain de se hisser au niveau international. C’est une force douce mais déterminante pour l’avenir de nos sociétés.

Le Matin d’Algérie : Votre parcours est marqué par la communication, les médias et la formation. Comment cette expérience nourrit-elle votre engagement littéraire ?

Sakina Cylia Lateb : Je suis diplômée en biologie, en journalisme et en éducation spécialisée. Mon engagement se déploie dans plusieurs domaines : la santé, la sensibilisation sur les grandes thématiques sociétales, la formation de la jeunesse, la protection de l’environnement, le développement personnel et l’indépendance affective et économique des femmes. Pour faire bouger les lignes, il faut transformer les comportements, les paradigmes et les biais cognitifs — et cela passe avant tout par l’éducation.

Le Matin d’Algérie : Parlez-nous de Talwith Mediacom : quelles sont ses missions dans le paysage africain ?

Sakina Cylia Lateb : Talwith Mediacom est l’annexe formative de l’Union des Écrivaines Africaines. Nous formons des étudiants et des professionnels dans divers domaines — sciences expérimentales, sciences humaines, technologies, artisanat — et nous les accompagnons dans la création d’entreprises. C’est un espace d’apprentissage et d’émancipation.

Le Matin d’Algérie : Quelles passerelles souhaitez-vous établir entre les écrivaines du continent et celles de la diaspora ?

Sakina Cylia Lateb : Nous organisons régulièrement des rencontres nationales, régionales, continentales et internationales. Ces événements permettent aux écrivains confirmés, aux auteurs africains et à ceux de la diaspora de partager leurs expériences et leurs savoir-faire. Ce dialogue nourrit la création et renforce notre unité culturelle.

Le Matin d’Algérie : Comment percevez-vous la place de la jeunesse et des nouvelles technologies dans la promotion de la littérature africaine ?

Sakina Cylia Lateb : Les nouvelles technologies doivent être perçues comme un support, un outil d’accompagnement — mais jamais comme un substitut à la plume et à l’encre. L’essence de la littérature demeure l’écriture, la pensée, le mot.

Le Matin d’Algérie : Enfin, quel message adressez-vous aux jeunes femmes africaines qui rêvent d’écrire ?

Sakina Cylia Lateb : Croyez en vos rêves et battez-vous pour les réaliser. Rien n’est impossible. L’avenir appartient à celles et ceux qui osent écrire leur propre histoire.

Entretien réalisé par Djamal Guettala

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