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Sakina Cylia Lateb : « Le Filo œuvre pour la sauvegarde des langues autochtones et endogènes »

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La 18ᵉ édition de la Foire internationale du livre de Ouagadougou (FILO) a confirmé son statut de rendez-vous continental majeur pour la littérature africaine. Actrice engagée du monde culturel, Sakina Cylia Lateb revient, pour Le Matin d’Algérie, sur les enseignements de cette édition, la fin des lectures folklorisantes de l’Afrique, le rôle des langues nationales, de la traduction et des dynamiques portées par les écrivains africains.

Le Matin d’Algérie : Quel bilan tirez-vous de cette 18ᵉ édition de la FILO ?

Sakina Cylia Lateb : La Foire Internationale du Livre de Ouagadougou, principal partenaire de l’UEA au Burkina Faso, est une foire continentale incontournable. Il s’agit de l’une des foires africaines et internationales les plus enrichissantes congnitivement et artistiquement parlant. Ce type d’événement littéraire construit des ponts culturels et sociaux entre le nord et le sud. Cette initiative gagnerait à être généralisée, dans d’autres pays africains.

Le Matin d’Algérie : Qu’est-ce qui distingue cette édition des précédentes sur le plan culturel et littéraire ?

Sakina Cylia Lateb : La 18 ème FILO a permis une rupture avec les anciennes considérations rétrogrades de l’Afrique. Le berceau de l’humanité n’est plus un simple objet folklorique, pour l’Occident. L’Afrique a sa place parmi le concert des Nations et cela a été prouvé par lors de la FILO.

Le Matin d’Algérie : Vous avez affirmé que l’Afrique n’est plus le « patrimoine folklorique de l’Europe ». Que signifie cette déclaration dans le contexte actuel de la littérature africaine ?

Sakina Cylia Lateb : L’Afrique n’est plus déconsidérée et réduite au rang d’accessoire festif de l’Occident. Les intellectuels et scientifiques africains et européens sont au même pied d’égalité. Dorénavant, il existe une compétition saine et constructive entre-eux. Le manichéisme et la bipolarité d’antan qui faisaient de l’Occident un espace géographique de développement social et économique et de l’Afrique un simple continent folklorique n’existent plus.

Le Matin d’Algérie : Quelles initiatives ou temps forts de cette édition vous ont le plus marqué ?

Sakina Cylia Lateb : Les points forts de la FILO sont la diversité des débats, la richesse des sujets abordés, le renforcement de la formation, les nombreux prix décernés, la grande affluence des visiteurs, les nombreuses nationalités qui ont pris part à cette saison.

Le Matin d’Algérie : Comment la FILO contribue-t-elle à la promotion des langues nationales et à la diversité culturelle ?

Sakina Cylia Lateb : Parmi les missions de la FILO, il figure notamment la sauvegarde des langues autochtones et endogènes. Les écrivains africains ont été appelés à rédiger dans leurs langues natales et des prix ont été remis dans cette catégorie. Il s’agit d’une façon louable d’encourager ce travail de promotion de la langue africaine dans ses différentes variantes.

Le Matin d’Algérie : Les distinctions remises aux auteurs cette année reflètent-elles, selon vous, une véritable reconnaissance du talent africain ?

Sakina Cylia Lateb : De nombreuses distinctions ont été remises dans diverses disciplines livresques : roman, essai, nouvelle, livre scientifique, poésie, conte. Ces compétitions soutiennent l’écriture et participent à l’émulation positive entre les auteurs et les acteurs du livre.

Toutes les écrivaines et tous les auteurs sont prometteurs et apportent un plus au développement de l’Afrique, dans tous les domaines : culturel, politique, économique, social.

Le Matin d’Algérie : Quel rôle jouent la traduction et la diffusion internationale pour faire connaître la littérature africaine au-delà du continent ?

Sakina Cylia Lateb : La traduction est une façon intéressante d’exporter sa culture et de la rendre accessible aux amoureux de l’Afrique au sein de la diaspora et en Occident. Il s’agit aussi d’une brillante manière de faire connaître l’Afrique et d’attirer les visiteurs en promouvant le tourisme extérieur. Il est ainsi question de renfocer le moteur du développement continental et de maintenir la cohésion sociale.

Le Matin d’Algérie : La FILO favorise-t-elle, selon vous, un dialogue constructif entre auteurs africains et écrivains d’autres régions ?

Sakina Cylia Lateb : La FILO construit des ponts et des liaisons entre les pays africains et européens. Cet événement doit créer des émules.

Le Matin d’Algérie : Comment voyez-vous l’évolution de la littérature africaine face aux enjeux contemporains : mémoire, identité, société ?

Sakina Cylia Lateb : Certains écrits peuvent faire évoluer les choses positivement d’où l’importance des textes engagés.

La littérature est à mon sens « un cinquième pouvoir » : formule protégée et labellisée. Elle fait bouger les choses et déconstruit les paradigmes. Les défis actuels sont le renforcement de la formation, l’autonomisation de la femme, l’encadrement de l’immigration, la généralisation et la démocratisation de la primo-édition.

Le Matin d’Algérie : Quels conseils donneriez-vous aux jeunes auteurs africains qui souhaitent s’imposer sur la scène littéraire et participer à ce type d’événements ?

Sakina Cylia Lateb : L’objectif de l’Union des Écrivaines Africaines est de rassembler et de fédérer toutes les forces vives intellectuelles et artistiques africaines, au sein du continent et dans la diaspora, afin de contribuer pleinement au rayonnement de la littérature africaine. Les discussions liées aux genres ne sont pas débattues, chez nous. Ce sont des sujets stériles et vains. Tous ceux qui peuvent apporter un plus à l’Afrique, par l’écriture, la pensée et l’engagement culturel, sont les bienvenus.

Entretien réalisé par Djamal Guettala 

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