Dans un monde saturé d’images éphémères, rares sont ceux qui prennent le temps de regarder. Samir Djama, lui, photographie comme on veille un feu ancien. Avec sa nouvelle exposition Empreintes et Racines, présentée à Alger du 21 juin au 15 septembre 2025 et portée par Djazair Culture, il signe un voyage immobile au cœur du patrimoine algérien, entre gestes oubliés, visages silencieux et paysages porteurs d’histoire.
Le lieu lui-même se prête à la contemplation : une villa paisible, lot Zergoug, n°12 à Hydra, transformée pour l’occasion en havre de mémoire. Là, sur les murs, des images en noir et blanc ou baignées de lumière naturelle racontent l’Algérie invisible — celle des artisanes, des anciens, des objets du quotidien dont l’âme résiste au temps. Ici, un tissage ancestral ; là, une main ridée qui tient le fil ; plus loin, un enfant dont le regard semble converser avec les siècles.
Plus qu’une exposition, Empreintes et Racines est un geste artistique habité par la lenteur et la fidélité. Chaque photographie est un fragment de mémoire arraché à l’oubli, un écho à la transmission orale, une tentative de faire trace face à l’effacement.
Le vernissage, prévu le 21 juin à 18h30, marquera l’ouverture officielle de cette traversée sensible. L’artiste sera présent pour échanger avec les visiteurs autour de cette œuvre patiente, fruit de plusieurs années de recherche et de rencontres à travers les régions d’Algérie.
Dans ses remerciements, Samir Djama salue le travail de Beya Benamane, partenaire précieuse et complice artistique, dont l’engagement en faveur du patrimoine algérien donne à cette exposition sa justesse et sa profondeur. Il rend également hommage à l’école In Tuition, moteur discret mais essentiel d’une pédagogie de l’art ancrée dans les réalités culturelles du pays.
Avec Empreintes et Racines, Djama compose une ode aux mémoires plurielles, à cette Algérie qui résiste dans les gestes simples, les objets transmis, les paysages habités. Une Algérie qu’on croit connaître, mais qu’il faut sans cesse réapprendre à regarder.
Djamal Guettala
