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Santé : les élucubrations d’Abdelmadjid Tebboune

Tebboune

Selon Abdelmadjid Tebboune le système de santé algérien est « l’un des meilleurs en Afrique », mais il se soigne en Allemagne. Cherchez l’erreur !

Décidément on a un chef d’Etat plein d’humour ! Jamais la formule “cacher le soleil avec un tamis » ne s’est autant mieux appliquée à nos dirigeants autoproclamés que depuis que Abelmadjid Tebboune occupe le Palais Royal.

Ainsi donc, selon « notre » impayable président le système de santé de l’Algérie est « ’un des meilleurs en Afrique », malgré quelques insuffisances qu’il a promis prendre en charge, « progressivement », « en fonction des moyens disponibles ». Un certain Djamel Ould Abbès, ancien patron du FLN, avait soutenu la même chose. On sait où il est maintenant.

Mais diable de diable si tel avait été le cas pourquoi aller se soigner à l’étranger pour le moindre petit bobo ?

Et quels moyens pourrait-on rendre disponibles quand on n’arrive même pas à juguler les pénuries de produits de première nécessité ?

Faut-il dresser un état des lieux d’un système de santé complètement délabré pour convaincre du caractère irréfléchi des envolées de Tebboune ?

Faut-il rappeler que médecins et infirmiers algériens ayant fui un système qui investit plus dans l’armée, la police et les mosquées que dans l’éducation et la santé font le bonheur des hôpitaux français ? On parle de 20 000 médecins installés dans ce pays sans parler de ceux partis au Canada.

Faut-il marteler, une fois de plus, qu’avec les 3 milliards de dollars consacrés à la grande mosquée d’Alger nous aurions pu construire de nombreux hôpitaux modernes ?

Faut-il sortir de Saint Cyr pour affirmer que seul le pouvoir de chenapans qui dirige le plus grand pays d’Afrique par la matraque est seul responsable de cette situation de délabrement général ?

Faut-il faire le décompte des harraga qui ne cessent de braver une mer démontée pour fuir, au péril de leur vie, un pays transformé en “cimetière vertical” pour reprendre une formule de Kamel Daoud ?

« Il ne faut pas jeter le bébé avec la baignoire » en rajoute Tebboune, comme pour mieux convaincre les récalcitrants d’une science infuse que lui seul possède. J’ai beau essayer de torturer mes trois derniers neurones pour situer cette formule et en décoder le sens, je n’y arrive pas. Comme quoi, le fossé qui ne cesse de se creuser entre le citoyen lambda et ces ronds de cuir et dinosaures installés au sommet n’est pas près de se rétrécir !

Quand comprendront-ils enfin que la seule thérapie de choc seule à même d’engager le pays sur des pistes modernes est celle qui consiste à rendre le pays confisqué à ses enfants ? Ses authentiques enfants.

Kacem Madani

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