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Séisme au Maroc : l’Espagne et le Qatar acceptés, l’Algérie attend

Séisme au Maroc

Après le séisme de magnitude 6,8 qui a touché le sud du Maroc vendredi soir, le bilan s’alourdit toujours. On dénombre pour l’heure au moins 2 122 morts et 2 421 blessés. Rabat n’a toujours pas demandé d’aide internationale. Pourtant l’urgence est là.

Le gouvernement marocain prend son temps au détriment des victimes. Le roi Mohammed VI, rentré expressément de l’étranger, n’a accepté l’aide que de deux pays, l’Espagne et le Qatar. Selon certaines informations, les autorités marocaines pourraient refuser l’aide proposée par certains Etats, comme la Turquie, le Japon, la Turquie, la France et l’Algérie. Des pays pourtant habitués aux interventions sur le théâtre de séisme.

Une source diplomatique a confié à l’agence espagnole EFE que le Maroc a déjà accepté l’assistance de quatre pays : l’Espagne, le Royaume-Uni, les Emirats arabes unis et le Qatar. Pour les autres, ils devront attendre longtemps.

Pendant que le roi Mohammed VI temporise, les victimes se comptent en milliers et les survivants ne trouvent ni secours ni de quoi manger.

Le séisme a fait, selon un décompte de ce jour, 2.012 morts et 2.059 blessés, dont 1.404 sont dans un état très grave, selon un nouveau bilan rendu public samedi soir par le ministère de l’Intérieur.

Un total de 1.293 personnes ont péri dans la province d’Al Haouz et 452 dans la province de Taroudant, situées toutes deux au sud de Marrakech, a indiqué le ministère dans un communiqué.

Le roi ne veut manifestement pas de l’aide internationale. Pas même de celle de l’ONU. Il entend garder la main sur la solidarité. On se souvient que le séisme d’El Hoceima en 2004 a laissé  cette région du Rif orpheline de l’aide internationale.

Pendant ce temps les populations amazighes du Haut-Atlas souffrent le martyre. Les survivants errent comme des âmes en peine, sans eau ni nourriture, éloignées de tout. Les images de ce peuple touché dans sa chair sont insoutenables.

Accord du gouvernement marocain

Pour se rendre dans les zones sinistrées, les pays qui veulent envoyer des renforts doivent impérativement avoir cet accord du gouvernement marocain, qui ne l’a donc pour l’instant donné qu’au compte-gouttes. Les principaux renforts sont ainsi venus d’Espagne, mais également du Qatar.

De son côté, l’Algérie s’est montrée disposée à apporté son assistance au Maroc. Le communiqué du ministère des Affaires étrangères disait que les autorités étaient en attente de l’accord de Rabat.

Emmanuel Macron l’a redit, la France est prête à envoyer une aide au Maroc à la seconde où le pays en fera la demande. Selon l’ambassadeur de France au Maroc, si le royaume ne sollicite pas plus la solidarité internationale, c’est parce que les autorités veulent avant tout poursuivre leur évaluation de la situation, avant d’éventuellement mobiliser des secours étrangers, qu’ils soient étatiques ou en provenance d’ONG et associations.

Seuls les bénévoles ne sont pas concernés par cette contrainte. C’est ainsi qu’une équipe de pompiers français a pu de son initiative se rendre dans la zone sinistrée en apportant 300 kg de matériel avec elle.

Mais au-delà de ces moyens humains, il est également question de donations financières. De nombreuses organisations comme le Secours populaire ou encore la Croix-Rouge ont annoncé à la suite du séisme mobiliser leurs fonds d’urgence, une aide bien plus simple à acheminer puisque ces organismes disposent d’antennes locales.

Sofiane Ayache/Rfi

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