21 novembre 2024
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Séisme : plus de 35 000 morts en Turquie et en Syrie

Les secours continuent de sauver des vies du séisme de Turquie et Syrie.

Le bilan du violent séisme qui a frappé le 6 février la Turquie et la Syrie s’élève ce lundi matin à 35 225 morts, selon les derniers bilans officiels. 

Le tremblement de terre de magnitude 7,8 a fait 31 643 morts dans le sud de la Turquie, a annoncé lundi l’Afad, organisme public turc de gestion des catastrophes, tandis que les autorités ont dénombré 3 581 morts en Syrie. L’ONU a indiqué dimanche que le bilan pourrait encore «doubler».

Les sauveteurs ont extirpé davantage de survivants des décombres, une semaine après le puissant séisme qui a fait plus de 35 000 morts en Turquie et en Syrie, selon un bilan appelé encore à s’aggraver, selon l’ONU.

Ces sauvetages semblent inespérés, bien au-delà de la période cruciale des 72 heures après la catastrophe, comme cette femme et ce jeune garçon, sortis vivants des décombres après sept jours depuis le séisme dévastateur de lundi dernier.

Mustafa, sept ans, a été secouru dans la province de Hatay, dans le sud-est de la Turquie, tandis que Nafize Yilmaz, 62 ans a été libérée à Nurdagi, également dans la province de Hatay, a rapporté l’agence de presse nationale Anadolu tôt lundi. Tous deux étaient restés bloqués pendant 163 heures avant d’être secourus dimanche.

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Un membre d’une équipe de secouristes britanniques a publié une vidéo sur Twitter dimanche montrant un sauveteur emprunter un tunnel créé dans les ruines de cette même ville et en ressortir un homme turc, bloqué pendant cinq jours.

Et dans la ville méridionale de Kahramanmaras, proche de l’épicentre du séisme, des excavateurs creusaient et fouillaient les ruines, pendant que des sinistrés, blottis autour d’un feu, attendaient des nouvelles de leurs proches.

Le puissant séisme a aussi réduit en poussière d’importants lieux de culte. A Antioche, Havva Pamukcu, fidèle musulmane de la mosquée Habib-I Nejjar, n’en revient pas.

« Cet endroit signifie beaucoup pour nous », souffle-t-elle. « Il était très précieux pour nous tous, Turcs et musulmans. Les gens avaient l’habitude de venir ici avant d’aller en pèlerinage à la Mecque ».

L’église orthodoxe de la ville a connu le même destin, constate Sertac Paul Bozkurt, membre du conseil.

« Malheureusement, notre église a été détruite après le séisme. Tous ses murs se sont écroulés et elle n’est pas en état d’abriter des prières », déplore-t-il.

« Nous avons subi de grosses pertes. Nous avons perdu environ 30-35 personnes de notre communauté religieuse », dit-il.

 « Ils se sentent abandonnés »

La situation est particulièrement complexe en Syrie, où Bab-al Hawa, dans le nord-ouest, reste le seul point de passage opérationnel depuis la Turquie vers les zones rebelles, ravagées elles aussi par le séisme.

Des camions, avec à leur bord de quoi confectionner des abris d’urgence à l’aide de bâches en plastique, de couvertures, de matelas, des cordes ou encore des vis et des clous, ont franchi la frontière. Une aide insuffisante, a admis l’ONU.

« Jusqu’à présent nous avons fait défaut aux gens du nord-ouest de la Syrie », a reconnu le chef de l’agence humanitaire de l’ONU, Martin Griffiths, sur Twitter. « Ils se sentent à juste titre abandonnés » et il faut « corriger cet échec au plus vite ».

Le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a rencontré le président syrien Bachar al-Assad dimanche à Damas, assurant que ce dernier s’était montré prêt à envisager l’ouverture de nouveaux points de passages pour acheminer l’aide aux zones rebelles.

Il a indiqué « être ouvert à l’idée d’envisager des points d’accès transfrontaliers pour cette urgence », a affirmé M. Tedros à des journalistes.

« Les crises cumulées du conflit, du Covid, du choléra, du déclin économique et maintenant du tremblement de terre ont fait des ravages insupportables », a déclaré M. Tedros, qui s’était rendu la veille à Alep, lors d’une téléconférence de presse.

Bachar al-Assad a également remercié dimanche les Émirats arabes unis pour leur « énorme aide humanitaire », alors qu’il recevait à Damas le chef de la diplomatie émiratie, Abdallah ben Zayed Al-Nahyane.

Selon un responsable du ministère syrien des Transports Suleiman Khalil, 62 avions chargés d’aide ont jusqu’à présent atterri dans le pays et d’autres sont attendus dans les heures et jours à venir, en provenance notamment d’Arabie saoudite.

Le puissant mouvement libanais Hezbollah, allié du gouvernement syrien, a de son côté envoyé dimanche un convoi dans l’ouest de la Syrie, avec des « vivres » et des « fournitures médicales ».

Bilan mouvant 

D’après les derniers bilans officiels, le tremblement de terre du 6 février, de magnitude 7,8, a fait au moins 33 186 morts: 29 605 en Turquie et 3 581 en Syrie.

« Il est difficile de donner un bilan précis car nous devons passer sous les décombres, mais je suis sûr qu’il doublera, ou plus », a déclaré Martin Griffiths, en visite samedi dans la ville turque de Kahramanmaras.

Sur le front diplomatico-humanitaire, la Turquie et la Grèce ont mis une sourdine à leur longue rivalité historique, avivée par des contentieux territoriaux, économiques et migratoires, au profit de la solidarité.

Athènes avait été l’un des tout premiers pays à annoncer de l’aide à son voisin, et cette visite est la première d’un ministre européen en Turquie depuis le début de la catastrophe.

Avec RFI/AFP

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