Après Elon Musk et Jeff Bezos, voilà un autre milliardaire emblématique de la Silicon Valley, dirigent du groupe géant Meta, Mark Zuckerber, qui rejoint Donald Trump. Et pas seulement avec un financement de la campagne mais avec des déclarations claires et assumées sur la doctrine libertariste et machiste, identiques à celles du futur président fantasque.
Si nous connaissons de longue date les opinions des deux premiers milliardaires, c’est un revirement total de Mark Zuckerber. Jusque-là il avait été le grand symbole de la Silicon Valley progressiste et, ce qui n’est pas contradictoire, avait toujours refusé de soutenir un candidat à la présidentielle américaine.
Pourtant, il y a quelque mois encore, en septembre 2024, Donald Trump menaçait dans son livre Save America, d’envoyer le milliardaire en « prison à vie » pour cause de complot contre lui.
Et voilà que les milliardaires ont compris que leurs intérêts valaient bien un rapprochement. Pour Donald Trump, la raison de la puissance d’une mainmise sur les réseaux mondiaux de communication (et donc d’influence d’opinion totale sur le monde). Pour Mark Zuckerber, sa liberté d’action par une politique ultra libérale qui n’entrave pas son projet de renforcer la puissance vertigineuse de son groupe.
Mais cela n’aurait pas suffi que Mark Zuckerber face preuve d’allégeance par son ralliement. Il fallait encore qu’il déclare son adhésion aux pires horreurs doctrinales de Donald Trump.
Lui, l’ultime rempart du progressisme de la Silicon Valley, du moins en apparence, contre la politique hégémonique des GAFA, dangereuse pour la manipulation des esprits de la population mondiale, le voilà qu’il bascule dans le côté obscur du projet totalitaire et d’extrême droite.
Les dernières déclarations du cofondateur de Facebook sont claires et terrifiantes, il promet des réseaux sociaux avec moins de « fact-checking » et davantage d’«énergie masculine». On comprend pourquoi Donald Trump accepte son allégeance et l’adoube en vassal.
Promettre la disparition du fact-checking signifie s’interdire de vérifier la conformité à la vérité des allégations de toutes sortes. Nous voyons là ce que cela représente comme danger absolu pour la population mondiale. Il n’est hélas pas le seul à confirmer l’hégémonie de la puissance sur l’économie, la souveraineté des états et les valeurs extrêmes de la droite la plus sombre. Mais c’est celui qui nous prouve que l’un des plus solides remparts contre la face menaçante des GAFA s’est écroulé.
Quant à « l’énergie masculine » dans les entreprises, c’est-à-dire cesser de proclamer la religion (selon lui) de l’égalité des sexes, il déclare que l’efficience économique passe d’abord par la virilité des hommes. Elle est très loin, cette promesse d’idéal et de progressisme de la Silicon Valley avec son fantastique développement d’échanges, de culture et de liberté.
Mais pour en revenir aux intérêts économiques, Mark Zuckerber avait vu naître une grande hostilité du président Biden et d’une manière plus générale, d’une bonne partie du camp démocrate.
Il craint également la position de l’Europe de vouloir freiner sa puissance de développement, déjà terrifiante par son hégémonie, par une règlementation contraignante. Les GAFA exercent un monopole mondial et tentent de dominer les esprits pour des posions politiques, économiques et sociétales qui vont dans le sens du fascisme d’extrême droite.
Nous avons vu l’incroyable forcing d’Elon Musk auprès des dirigeants populistes européens comme auprès de tous ceux de la planète qui dénoncent les projets démocratiques et l’avancée dans les libertés.
Nous attendions d’eux dans les années 80’ autre chose que le mensonge, la manipulation et les théories répugnantes de l’extrême droite. Nous avions été séduits par ces gamins, qui dans son garage, qui dans ses startups rudimentaires de l’époque, avaient créé une fantastique rupture technologique au grand bénéfice de l’humanité.
Ils étaient une promesse pour l’éducation et la liberté dans le monde, ils sont devenus la bête immonde qu’il faut détruire. C’est maintenant eux ou la survie des souverainetés, individuelles et nationales.
Boumediene Sid Lakhdar
« Promettre la disparition du fact-checking signifie s’interdire de vérifier la conformité à la vérité des allégations de toutes sortes. Nous voyons là ce que cela représente comme danger absolu pour la population mondiale. »
Notamment pour les démythificateurs de Marco Polo, Socrate,…et père Noël.