Ambiance festive sur la place de la République cette après-midi de dimanche 17 mars à Paris !

Quel soulagement d’ôter le sparadrap de la peur collé à nos lèvres depuis deux décennies. Ce dimanche, pour la quatrième fois consécutive, les Algériens sont massivement présents pour réclamer l’avènement d’une deuxième République.

Y a-t-il un symbole plus fort qu’un sit-in place de la République à Paris ?

En sortant du métro, on pourrait croire que ces sons et applaudissements sont ceux d’un concert tellement l’ambiance est bon enfant.

Pourtant il s’agit bien d’un mouvement de contestation. Toutes les pancartes l’indiquent.

A l’unisson dans des mélanges d’arabe, de français ou d’amazigh, les slogans doublent de créativité : « les cadres sont pour décorer et non gouverner », « Seul Chanel peut faire un numéro 5 », « tetnehaw gaa3 ! ». Les réseaux sociaux sont omniprésents dans cette masse humaine de tous les âges et de toutes les couleurs. Les percussions et chants de libération retentissent sur les Facebook Live où, à son tour, Alger regarde Paris après avoir été observée vendredi. Des dates et pâtisseries circulent pour sceller cette solidarité retrouvée.

L’atmosphère est politisée et les références sont nombreuses. Des jeunes brandissent des cadres en bois, d’autres du cachir. On klaxonne, danse et chante. L’espoir d’un renouveau rend collectivement euphorique.

Quelques indices attestent de l’ampleur du mouvement : un service d’ordre gère la circulation des voitures autour de la place. Un service de nettoyage, composé essentiellement de volontaires, pour laisser la place parisienne aussi propre qu’au matin.

Ni heurt ni casse. C’est une révolution avec le sourire. Un bel exemple de manifestation pacifique.

Aussi, après coup, je n’ai jamais été aussi heureuse de prendre le TGV. Tellement inspirant et encourageant.

Cela valait le coup de renoncer le temps d’un week-end au soleil marseillais.