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Solidarité internationale pour Habib Kazdaghli : la liberté académique en jeu

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Un vaste mouvement de solidarité se développe actuellement dans le monde académique international en soutien au professeur tunisien Habib Kazdaghli, historien reconnu et ancien doyen de la Faculté des Lettres de Manouba (Tunisie).

À ce jour, plus de 260 universitaires issus de 15 pays arabes, européens et nord-américains ont signé une lettre ouverte adressée au ministre tunisien de l’Enseignement supérieur, ainsi qu’aux autorités de l’Université de Manouba, où le professeur a effectué l’ensemble de sa carrière d’enseignant-chercheur.

Au cœur de cette mobilisation : une mesure administrative jugée arbitraire à l’encontre de Habib Kazdaghli. Le ministère de l’Enseignement supérieur a en effet refusé de lui attribuer le grade de professeur émérite. Ce refus ne repose pas sur des considérations académiques, son dossier ayant été évalué positivement par ses pairs officiellement chargés de l’expertise. Il est plutôt accusé, par certains cercles conservateurs et dogmatiques, de « normalisation avec Israël » pour avoir abordé, dans ses recherches et lors de colloques internationaux auxquels participaient également des universitaires israéliens, des sujets liés aux minorités, notamment à l’histoire des Juifs de Tunisie.

Les signataires dénoncent une tentative manifeste de museler la liberté académique et d’intimider un enseignant pour ses choix de recherche, auxquels il a consacré plus de quatre décennies de carrière universitaire. Dans leur lettre, ils rappellent la rigueur scientifique et le parcours exemplaire du professeur Kazdaghli, reconnu pour ses travaux sur l’histoire contemporaine de la Tunisie, le mouvement syndical, le communisme et les minorités.

La mobilisation dépasse largement les frontières tunisiennes : elle rassemble des enseignants-chercheurs de Tunisie, d’Algérie, du Maroc, d’Égypte, du Liban, de France, de Belgique, de Suisse, d’Allemagne, d’Italie, de Grèce, de Russie, du Canada et des États-Unis. Parmi eux, des chercheurs de renom affiliés à des institutions prestigieuses telles que le CNRS, l’EHESS, l’Université de Montréal, l’Université de Genève, l’Université de Bologne, UC Berkeley ou encore l’Académie des sciences de Moscou.

La lettre, publiée en arabe et en français en Tunisie et en France, appelle les autorités politiques et universitaires à réexaminer la question de l’éméritat du professeur Kazdaghli et à garantir un espace universitaire libre, pluraliste et critique.

Le texte complet de la lettre, ainsi que la liste des signataires, est consultable via le lien suivant https://wp.me/PaRArg-qu

Cette affaire n’est pas sans rappeler les multiples formes de pressions subies par les universitaires en Afrique du Nord et ailleurs, entre instrumentalisation idéologique et mise au pas des voix dissidentes. Une tendance inquiétante, qui trouve ici, heureusement, un contrepoids dans une mobilisation intellectuelle transnationale.

Djamal Guettala  

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