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Sommes-nous seuls dans l’univers ?

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En ces temps où la moindre info se retrouve très vite noyée dans un océan d’intox, surtout pour nos pays dits arabes, forcément arriérés dans le référentiel d’un Occident qui se veut maître de l’évolution (et il l’est, qu’on le veuille ou non !) chaque printemps transforme toutes sortes d’éclosions en fenaisons de cauchemars, d’effusions de sang ou de prison.

Pour ceux que ces spectacles affligeants agacent et exaspèrent, il est fortement recommandé de s’offrir quelques moments de répit et d’évasion pour, d’un simple regard, scruter et palper l’Univers afin d’élever toutes sortes de questionnements philosophiques à une échelle supérieure, celle du monde galactique. Une façon fugace, mais ô combien efficace, de ramener ses angoisses de bipède primate à une dimension transcendantale décalée des démêlés politiques que nous imposent ces particules négligeables dans l’espace et dans le temps, même si elles portent des noms synonymes de grandeur et de prestige perfides, à l’exemple de tous ces vieux chnoques de l’Algérie nouvelle qui ne font que précipiter le pays dans les méandres d’une incurie manifeste.

Pour oublier ces créatures inhumaines, leurs mimodrames puérils et infâmes, il suffit juste de lever les yeux pour scruter le ciel nocturne, quand nul nuage ne l’assombrit, et laisser vadrouiller l’esprit d’une constellation visible à l’autre, en se posant l’unique question qui résiste encore aux avancées conjuguées de l’astrophysique, de l’astronomie et de l’exobiologie : « parmi ces étoiles en myriades, lesquelles abritent encore la vie, et dans quelles autres est-elle née avant de disparaitre à jamais ? ». Car la question « sommes-nous seuls dans l’Univers ? » possède désormais une réponse catégorique. Moult analyses et statistiques basées sur de récentes découvertes d’exoplanètes, dont le décompte se fait maintenant par milliers, apportent un Oui, quasi absolu, à l’éventualité que la vie soit apparue ailleurs que sur la planète Terre ! Apparition et extinction semblent se conformer aux mêmes règles, aux mêmes lois, un peu partout dans l’Univers, selon des cycles de vie et de mort quasiment identiques, à l’échelle galactique. Des étoiles, dont certaines abritent la vie, finissent par s’éteindre pendant que d’autres se forment pour laisser place à d’autres éclosions, ailleurs sur d’autres planètes, sous d’autres cieux, à des centaines, des milliers, des millions d’années-lumière !

Retour sur un sommaire intemporel des interactions philosophales entre le ciel et la Terre :

Depuis la nuit des temps, l’Homme contemple le ciel et s’interroge sur ces myriades d’astres suspendus au-dessus de sa tête, hors de portée, loin de tout saut qu’il rêve parfois de réussir à faire pour les arracher, les observer de près et, pourquoi pas, arriver à se les approprier. Des astres lumineux qu’il apprend vite à repérer pour s’orienter lors de périlleux voyages à travers mers, océans et déserts, sans pour autant que ne s’éteignent en lui des interrogations où s’entremêlent méditations et réflexions diverses, le plus souvent liées à une angoisses lancinante ; celle de se savoir unique créature « élue » et perdue dans ce cosmos infini.

 

Très vite, les Saintes Ecritures sont venues à son secours, pour le séduire, le dorloter, et le rassurer que la Terre est le centre de l’Univers, et que Lui, créature de corpulence médiane entre la fourmi et le dinosaure, mais doté d’une « intelligence supérieure » à toute autre espèce animale ayant vécue sur Terre depuis des milliers de millénaires, est la créature préférée des cieux et des Dieux. En guise de présents pour Lui, et Lui seul, le soleil, la lune, les étoiles et tout ce qui éclos sur Terre. Autant d’offrandes et de bienfaits exclusivement destinées à son bien-être et son confort ! Et, bien qu’illusoire et éphémère, son bref passage sur Terre ne constitue qu’un avant-goût de ce qui l’attend là-haut, chez le père éternel, dès lors qu’il se soumet à des règles d’adoration et de soumission quotidiennes et solennelles.

La Science quant à elle ne se suffit pas de sornettes ! À question bien énoncée, se doit réponse bien exposée ! Pour cela, le Scientifique s’interroge, suppute, découvre et avance, bien souvent à contre-courant des gloses banales avancées par la Bible, la Thora et le Coran. L’affaire Galilée en est l’exemple le plus probant !

Peu après Spoutnik, l’homme a foulé la Lune. Il se promène désormais en permanence autour de la Terre. Il a envoyé des sondes sur Mars, Venus, Mercure, et la comète Tchouri ! Décollée de cap Canaveral, il y a plus de 45 ans, Voyager-2 a frôlé Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune et Pluton, avant d’aller se perdre dans le vide interstellaire, en dehors du système solaire. Tout cela ne le satisfait pas ! Car au-delà de cet espace réduit qui nous semblait impénétrable, il y a quelques dizaines d’années, il y aura bientôt les étoiles et les galaxies à explorer !

À cet égard, on ne peut que s’émerveiller des belles avancées accomplies par l’astrophysique et l’astronomie, en moins de trois décennies !

Il me revient en mémoire, une manchette de journal en gros caractères, laquelle annonçait la découverte, en 1995, de la première exoplanète. Une planète extérieure au système solaire qui gravite autour d’une naine jaune, située à 51 années-lumière de la Terre. Enfin, un bout de réponse à une question qui nous torturait l’esprit dès les années de Lycée et nos premiers cours de Science et de Philosophie, celle de savoir si, autour de ces étoiles lointaines gravitaient d’autres planètes, et si comme la Terre, elles y abritent la Vie aussi.

20 ans plus tard, les télescopes Hubble et Kepler, conjugués aux nombreux observatoires terrestres, ont porté le décompte en « Terres » extra-système-solaire à plus de 5000, dont un lot de 1234, confirmé d’un coup par un nouveau logiciel d’analyse, lequel permet de filtrer et d’affiner les résultats pour ne retenir que ceux qui rentrent dans une fourchette de certitude avoisinant 99% ! Si on y rajoute 3000 autres, en attente de confirmation, ce ne sont pas moins de 8000 exoplanètes qui ont été découvertes jusqu’ici. La moisson s’amplifiera certainement d’un facteur exponentiel avec le télescope James Webb, beaucoup plus performant en termes de résolution.

Bien évidemment, les découvertes scientifiques sont souvent polluées par un sensationnalisme maléfique, au même titre que celui de la presse people ou des agitations politiques. Telle fébrilité d’annonce journalistique s’avère fort décevant, eu égard au sérieux que nécessite toute observation nouvelle. À ce propos, combien de fois ne nous-a-t-on pas berné avec des dépêches annonçant la découverte de « super Terres », rapidement noyées dans des supputations qui laissent souvent place à un sentiment profond de frustration.

Toujours est-il que nonobstant les quelques malheureux couacs qui se glissent régulièrement dans la presse, la question de l’existence d’autres planètes analogues à la Terre ne se pose plus, car on estime désormais qu’une étoile sur cinq abrite au moins une planète située dans la zone habitable, donc susceptible d’abriter la vie.

Sachant, qu’à elle seule, notre Galaxie contient des centaines de milliards d’étoiles, on ne peut raisonnablement écarter l’idée qu’il existe des milliards de planètes similaires à la nôtre, dans notre seule voie lactée. Cela est quasiment certain ! Sachant que telle statistique peut aisément s’extrapoler à des milliards d’autres galaxies qui s’émoustillent en termes de millions d’années-lumière, les planètes semblables à la « belle Bleue » se comptabilisent en quantités à donner le tournis.

Mais ce qui taraude d’avantage l’homme de Science, ce n’est plus tant de découvrir des planètes jumelles de la Terre, mais surtout et avant tout de savoir si ces jumelles abritent aussi son propre frère. Parce que, dopé par un égo supérieur, la notion de Vie pour l’Homo- Sapiens doit nécessairement lui renvoyer le reflet de sa propre image. Sa quête de prospection ne s’arrêtera sans doute pas à la découverte de quelconque microbe, lequel représenterait pourtant la signature d’un schéma biologique conforme à celui qui a prévalu sur Terre il y a des centaines de millions d’années.

Savoir qu’un virus, un seul petit germe, se promène quelque part parmi les étoiles serait une preuve suffisante d’une forme universelle de développement de la vie, à l’échelle galactique ! L’égo de l’homo sapiens prendrait un sacré coup de blues s’il venait à ne découvrir que des créatures insignifiantes qui ne lui renvoient pas sa propre « beauté » physique et intellectuelle, celle de la créature sur laquelle les cieux ont jeté le dévolu pour en être l’unique préférée et pour laquelle la totalité de l’univers infini a été créé ! Hé-hé, c’est comme si les océans, l’Atlantique et le Pacifique, n’avaient été générés par les millions d’années d’évolution que pour héberger un simple têtard « meskine ouahdahou, la charika lahou » snif, snif !

Depuis son lancement, Le télescope James Webb ne cesse de nous inonder de clichés merveilleux de l’espace, de ses galaxies, de ses nébuleuses etc. Tout récemment, il y a quelques jours à peine, l’observation par vision directe d’une exoplanète constitue un véritable tournant pour l’astronomie !

Vivement l’analyse de l’atmosphère de celles qui en possèdent. Que nous ayons enfin preuves et attestations que la vie n’est pas une singularité propre à la planète Terre, mais qu’au contraire elle constitue une banalité étendue à tout l’Univers. Il reste à souhaiter, une fois la vérité galactique révélée, une intervention céleste, celle d’un Dieu qu’on mêle au moindre geste, à la moindre intention ! Un Dieu qui clamerait aux hommes : « mais foutez-moi donc la paix bande de c…, j’ai autre chose à faire que de m’occuper des infâmes égarements de négligeables Homo-Sapiens ! »

Kacem Madani

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