Le Caire a accueilli, mardi 4 mars 2025, un sommet arabe d’urgence consacré aux derniers développements de la situation en Palestine et aux efforts de reconstruction de la bande de Gaza.

Répondant à l’invitation du maréchal-président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi et en coordination avec le roi de Bahreïn, Hamad bin Issa Al Khalifa, les dirigeants arabes ont adopté une déclaration finale réaffirmant leur engagement en faveur d’une paix juste et durable basée sur la solution à deux États.

Un engagement renouvelé en faveur d’une paix juste

Les dirigeants arabes ont souligné que la cause palestinienne demeure la question centrale du monde arabe et un enjeu de justice internationale. Le sommet a réaffirmé que la seule issue viable au conflit passe par une solution à deux États, garantissant aux Palestiniens un État souverain sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, et assurant la sécurité de tous les peuples de la région.

Dans ce cadre, les participants ont exprimé leur volonté de coopérer avec les acteurs internationaux, notamment les États-Unis, afin de relancer un processus de paix fondé sur les résolutions de l’ONU et l’Initiative de paix arabe de 2002. Une conférence internationale pour la reconnaissance de l’État palestinien devrait être organisée en juin 2025 à New York, sous l’égide de l’Arabie saoudite et de la France.

Rejet du déplacement des Palestiniens et condamnation des politiques israéliennes

L’un des points clés de la déclaration a été la condamnation sans équivoque de toute tentative de déplacement des Palestiniens, considérée comme un crime contre l’humanité et une violation flagrante du droit international. Le sommet a dénoncé les politiques israéliennes de blocus, de famine et de destruction visant à forcer les habitants de Gaza à quitter leurs terres.

Par ailleurs, le refus catégorique de l’annexion de territoires palestiniens en Cisjordanie et l’opposition aux colonisations illégales ont été réaffirmés. Les attaques israéliennes contre la Syrie et le Liban ont également été dénoncées, avec un appel pressant à l’application des résolutions internationales garantissant leur souveraineté.

Un plan arabe pour la reconstruction de Gaza

La reconstruction de la bande de Gaza a occupé une place centrale dans les discussions. Un plan de relèvement rapide et de reconstruction, présenté par l’Égypte et coordonné avec la Palestine et les pays arabes, a été adopté comme une initiative collective. Il prévoit :

La mobilisation de fonds internationaux via un fonds fiduciaire pour la reconstruction.

L’organisation d’une conférence internationale de soutien à Gaza au Caire.

Le retour des habitants déplacés et la garantie d’un accès sécurisé et immédiat à l’aide humanitaire.

La mise en place d’un comité de gestion transitoire pour Gaza, sous l’autorité du gouvernement palestinien.

Le sommet a également insisté sur la nécessité d’une force internationale de maintien de la paix sous l’égide des Nations Unies, afin d’assurer la sécurité des Palestiniens et d’éviter de nouveaux conflits.

Vers une unité palestinienne et une réforme politique

Les dirigeants arabes ont salué les efforts de réforme en Palestine, notamment la formation d’un gouvernement d’union nationale et l’organisation prochaine d’élections législatives et présidentielles. L’unité des forces palestiniennes sous l’égide de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a été mise en avant comme une priorité pour renforcer la résistance face à l’occupation.

De plus, une attention particulière a été accordée à la situation des réfugiés palestiniens, avec un soutien accru à l’UNRWA, menacé par des restrictions israéliennes. Un fonds international pour les orphelins de Gaza a également été proposé, en réponse aux milliers d’enfants ayant perdu leurs parents dans le conflit.

Une pression juridique et diplomatique accrue sur Israël

Enfin, le sommet a insisté sur la responsabilité légale et matérielle d’Israël pour ses actions à Gaza et en Cisjordanie. Les participants ont appelé à :

Poursuivre Israël devant la Cour internationale de Justice (CIJ) pour crimes de guerre et génocide.

Exiger l’application des ordonnances de la CIJ sur les violations israéliennes.

Mettre en place un comité juridique arabe pour documenter les crimes et engager des actions judiciaires internationales.

Un tournant décisif pour l’avenir de la Palestine

Ce sommet d’urgence marque une étape cruciale dans la lutte diplomatique arabe pour la cause palestinienne. En combinant initiatives politiques, efforts humanitaires et pressions internationales, le monde arabe entend imposer une solution durable au conflit, garantissant au peuple palestinien son droit à l’autodétermination, à la dignité et à la liberté.

Alors que le Ramadan débute, les dirigeants arabes ont lancé un appel à la désescalade et à la protection des lieux saints, notamment à Jérusalem, en insistant sur le respect du statut juridique et historique de la mosquée Al-Aqsa.

L’avenir de la Palestine repose désormais sur la mise en œuvre effective des décisions prises, ainsi que sur l’engagement de la communauté internationale à faire respecter le droit et la justice dans la région.

Samia Naït Iqbal

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