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dimanche 18 mai 2025
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Sommet de la Ligue arabe, entre condamnations de la guerre à Gaza et promesses

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L’Irak a accueilli, samedi 17 mai, le sommet de la Ligue arabe pour la quatrième fois de son histoire dans un contexte de tensions multiples et soutenues. Le sommet arabe a appelé à financer un plan arabe de reconstruction de la bande de Gaza, dévastée par la guerre menée par Israël contre le Hamas. Mais de rien probant pour autant.

Autant oublier ce énième sommet qui s’avère être un abysse pour la Ligue arabe. Pendant que la population de Gaza se fait exterminer sous les bombardements, les pays dits de la Ligue continuent de couper les cheveux en quatre. Aucun pays membre des Accords d’Abraham n’a annoncé son retrait sérieux et concret pour faire pression sur Israël par exemple.

Les bombardements se poursuivent sur la bande de Gaza, l’armée israélienne occupe toujours le sud du Liban et mène des opérations sur le territoire syrien, le Yémen, le Soudan et la Libye sont toujours en proie à des conflits internes, l’avenir de la Syrie peine à se dessiner, voire incertain. Voilà le contexte dans lequel le sommet de la Ligue arabe s’est ouvert en Irak, hier samedi, rapporte la correspondante de Rfi à Bagdad.

L’hypocrisie des potentats et princes arabes a continué dans les palais de Bagdad.

Dès l’ouverture, le Premier ministre irakien a évoqué les images des enfants gazaouis souffrant de la faim, donnant le ton aux États membres. Unanimement, ils ont condamné les bombardements sur la bande de Gaza, les déplacements systématiques de la population palestinienne, et appelé à un cessez-le-feu immédiat et permanent. Un énième appel qui sera vite oublié. Comme tous les autres depuis un an.

Dans son communiqué de clôture, le sommet arabe « exhorte les pays, les institutions financières internationales et régionales, à rapidement fournir le soutien financier nécessaire » à un plan arabe présenté pour la reconstruction de Gaza présenté comme une alternative à la proposition largement condamnée du président américain Donald Trump qui avait dit vouloir prendre le contrôle du territoire.

La réunion s’est déroulée plus de deux mois après un sommet au Caire durant lequel les dirigeants arabes avaient adopté un plan pour la reconstruction de la bande de Gaza qui doit mettre à l’écart le Hamas, présenté comme une alternative au projet de Donald Trump de placer le territoire sous contrôle américain. Donc là aussi, les participants ont ressorti l’antienne du plan de reconstruction…

Le sommet a également réclamé plus de pressions internationales pour « pour stopper l’effusion de sang » dans la bande de Gaza palestinienne, où Israël a annoncé une intensification de son offensive. « Nous exhortons la communauté internationale, en particulier les pays qui peuvent influer [sur la situation, NDLR], à assumer leurs responsabilités morale et juridique pour faire pression, stopper l’effusion de sang et garantir l’entrée des aides humanitaires urgentes » dans le territoire palestinien assiégé, selon le communiqué de clôture.

Une aide financière pour Gaza et une coopération renforcée entre les pays membres

L’Irak a annoncé un don à venir de 40 millions de dollars pour reconstruire Gaza et le Liban, en parallèle du lancement de 18 initiatives pour accentuer la coopération économique, stratégique et sécuritaire entre les États membres.

L’une de ces initiatives viseraient à la création, sous l’égide de la Ligue arabe, d’un fonds pour le redressement et la reconstruction des territoires après des crises ou des conflits. Cette proposition avait déjà été faite par le président libanais en 2013, mais n’avait pas été suivie d’effet. Pour autant, aucune promesse de milliards, des richissimes monarchies du Golfe plus encline à mettre leurs milliards aux Etats-Unis…

La bande de Gaza attendra et pour son Etat, le peuple palestinien devra se passer de la Ligue arabe manifestement.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, présent pour l’occasion, a exigé la fin du blocus israélien qui empêche depuis deux mois l’entrée de l’aide humanitaire.

« Je suis alarmé par les projets annoncés par Israël d’étendre ses opérations terrestres à Gaza », a écrit Guterres sur son compte X, tout en ajoutant : « Et je rejette les déplacements répétés de population – ainsi que toute question de déplacement forcé en dehors de Gaza ».

Le conseil de Sanchez

Quant au Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, invité exceptionnel, il a appelé les pays arabes à suivre l’exemple de l’Espagne en reconnaissant à leur tour l’État palestinien.

Le cas Ahmed al-Charaa dérange

Parmi les grands absents de ce sommet figure Ahmed al-Charaa, le président syrien par intérim, dont l’invitation a divisé l’Irak. L’ancien jihadiste y avait a été emprisonné pendant plusieurs années pour ses liens avec al-Qaïda.

Parmi la population, la colère était palpable à l’annonce de l’invitation. C’était le cas chez Intisar Hachem, dont le témoignage a été recueilli par la correspondante à Badgad de Rfi, Marie-Charlotte Roupie : « On était surpris, honnêtement, parce qu’on connaît cet homme comme un terroriste, il a été emprisonné à la prison de Bokka en Irak, et il était membre du front al-Nosra ». 

Cette professeure d’université a perdu deux de ses frères dans des attentats terroristes à Bagdad et, comme beaucoup, elle refuse d’oublier les liens passés du président syrien par intérim avec al-Qaïda. Il a annoncé qu’il ne se rendrait finalement pas en Irak, mais la colère d’Intisar vaut pour tous les représentants de la Syrie qui seront présents au sommet de la Ligue arabe. « C’est une humiliation pour les victimes. Le gouvernement syrien n’est pas le bienvenu », lâche-t-elle.

Un discours que l’on entend aussi de la part de certains acteurs politiques. Anciens alliés de Bachar el-Assad, soutenu par Téhéran, plusieurs partis chiites se sont opposés au Premier ministre irakien sur la question de la venue d’al-Charaa. Mais pour Saif el-Saadi, chercheur en sciences politiques, le gouvernement se montre juste pragmatique.

« L’Irak veut des relations équilibrées avec la Syrie parce que toute division en Syrie aura des conséquences sur la sécurité nationale irakienne, étant donné que l’Irak partage une frontière de plus de 618 km avec la Syrie, explique-t-il. Et il serait également possible d’activer les ports de Baniyas et Tartous et d’étendre l’oléoduc irakien jusqu’à la mer Méditerranée pour exporter vers d’autres pays. »

La rédaction avec Rfi

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