La rumeur du retrait de TotalEnergies du projet de la construction d’une unité de production du polypropylène en polymérisant du propylène par déshydrogénation du propane à Arzew, a circulé bien avant l’arrivée expresse du président français Emmanuelle Macron à Alger, visite qui a coulé tant d’ancre du 25 au 27 août 2022.
La veille de son arrivée, soit le 24 août 2022, le géant français a démenti catégoriquement son abandon du projet pétrochimique réitérant son engagement Un porte-parole du groupe pétrolier français a déclaré à la même source qui a propagé cette information que « l’information relayée par l’article d’Africa Intelligence est fausse ». (01) Il se trouve que de visu sur le terrain, rien ne se passe pour que le commun des mortels déduise que ce démenti a été fait uniquement pour appuyer la visite du président français mais les responsables de Sonatrach soutiennent le contraire pour annoncer que le projet serait attendu comme prévu. Il fallait donc attendre.
Le 19 mai 2023 pour que l’hebdomadaire Middle East Oil & Gas, source très crédible en Algérie, pour avoir réalisé des entretiens avec les principaux responsables du secteur de l’énergie algérien, le confirme (02). Cette revue s’est procurée probablement un communiqué officiel du groupe algérien qui a annoncé la veille que Step polymers est « une filiale à100% Sonatrach » (03).
Suite à ce communiqué, la presse nationale s’en est mêlée pour qu’un site prenne contact avec TotalEnergies qui s’est décidée finalement de confirmer son retrait en le justifiant par la révision du coût du projet qui n’arrange pas les affaires du géant français. Ce site cite justement Pol-Rémy Barjavel, chargé de la communication du partenaire français qui leur a déclaré : «A la suite de l’augmentation des coûts du projet, TotalEnergies a convenu avec Sonatrach de lui céder ses participations dans la joint-venture Step »(04). Mais ce responsable selon ce site, affirme qu’«il met à la disposition de Sonatrach son « expertise technique dans l’exécution du projet ainsi que ses compétences commerciales dans le marketing des polymères sur le marché européen» (04).
Il se trouve justement que ce ne sont pas les Algériens qui sont à l’origine des déclarations, que la société Total fait de la politique mais c’est son PDG lui-même qui l’a confirmé dès son installation après la mort accidentelle « suspecte et mystérieuse » dit-on de Christophe de Margerie, lors d’un crash en octobre 2014. En effet, lors de sa rencontre à peine un mois après, soit en novembre 2014 avec Vladimir Poutine, il disait :« Même si Total est une société privée, mais c’est la plus grande entreprise française et elle représente d’une certaine manière le pays lui-même ».
Enfin pour nous limiter qu’à ces exemples, le 10 février 2019 lors du grand jury RTL, le Figaro et LCI, Patrick Pouyanné qui était attendu par l’audimat français sur l’évolution des prix du baril et, partant de celui des carburants à la pompe française, s’est mis à donner son avis sur les reformes que le président Macron compte entreprendre en les jugeant « courageuses » mais insuffisantes « pour entrainer les autres » Il a jugé cette offensive économique macronienne comme trop exagérée et ne crée pas assez de confiance. Pour lui il ya trop de lois fiscales qui découragent l’investisseur qui lui cherche la stabilité. Durant ce round de questions/ réponses aucun exposé sur l’industrie pétrolière et gazière, la transition énergétique, ou d’autres sujets connexes au métier de base de cette société n’ait été fait.
Ce jeu paradoxal de TotalEnergie n’étonne pas les Algériens, n’a donc rien d’économique mais plutôt un dessein politique au service de l’Elysée. Pour au moins les raisons ci-après :
- Le communiqué officiel de Sonatrach parle de Step (Sonatrach Total Entreprise polymers) sur le plan légal du moins par le statut et son registre du commerce, le géant français reste engagé jusqu’à la liquidation de cette association et la reprise par Sonatrach de toutes les actions avec une nouvelle dénomination. Cet assainissement est nécessaire pour faire les comptes et justifier le retard constaté de près de 5 ans. Cette transformation par communiqués des uns et des autres ne justifie pas le retard. Elle donne en plus l’impression que le géant français offre ses services moyennant une rémunération espérant ainsi un contrat de service rémunéré.
- La justification donnée vendredi dernier par TotalEnergies qui serait la révision du coût semble fallacieuse, voire expéditive. Pourquoi ? Initialement, selon le vice-président Business Development de Sonatrach qui a traité ce dossier, livrait au public ce qui suit à la signature de ce contrat et la constitution de STEP : « D’une capacité de production de 550.000 tonnes/an de polypropylène, en utilisant une charge de 650.000 tonnes/an de propane issu des installations de séparations de GPL d’Arzew, ce projet pétrochimique comprendra une usine de déshydrogénation de propane (PDH), une unité de production de polypropylène et une unité logistique à la pointe de la technologie, La structure de partenariat dans ce projet est de 51% pour Sonatrach et de 49% pour Total. Son investissement de l’ordre de 1,8 milliard de dollars, ce projet est financé à hauteur de 70% (1.3 md USD) par emprunt bancaire de la Banque nationale d’Algérie (BNA) et 30% en capitaux propres des deux partenaires de 500 millions de Dollars avec 51% pour Sonatrach et 49% pour Total»(05). Or, après près de 5 ans, en supposant que les études préliminaires ont été réalisées avec le financement des deux partenaires engagés, le projet en 2023, selon le communiqué de Sonatrach (voir renvoi 03), vient être attribué au consortium Petrofac en EPC (Engineering, Procurement, & Construction) pour un montant de 1,5 milliard de dollars. Il est difficile, du moins selon ces données publiques, de constater la réévaluation du projet en dépit de la stagflation qu’a connu l’économie mondiale après la crise sanitaire due au Covid-19 suivie par l’invasion de l’Ukraine par la Fédération de Russie.
Total a l’habitude de quitter les projets en Algérie sur la pointe des pieds
Un avenant de contrat sur le permis d’Ahnet, partie Tight et Conventionnel a été signé entre Sonatrach et Total le 17 janvier 2010 dans une proportion de 51% pout le groupe Algérien et 49% pour celui français avec un renfort de 2% de sa par à Partex. Les deux partenaires se sont engagés de réaliser un programme de recherche et un plan de développement et livrer le premier gaz au plus tard en 2015. Il était convenu dans cet accord que si les partenaires ne présentent pas un plan de développement ou refuse celui proposé par Sonatrach, ils doivent payer 100 millions de dollars. Après tergiversations, Total a présenté un plan de développement incomplet qui ne contient pas de déclaration commerciale laquelle déclaration est remise en cause par les deux partenaires qui ont profité des événements d’In Salah pour se retirer en catimini du projet. (06)
Rabah Reghis
Renvois
Je pense que la cause est tres simple
Quelle entreprise bien portante et prospère s’aventure à avoir un partenariat avec l’algérie en général et la sonakhra en particulier !!!!!
Aucune sauf quand on lui donne un carré d’huile découvert il y a de cela bien longtemps (BERKINE) l’entreprise Américaine s’est bien goinfrée et a quitté le bled
Les affaires avec les Algériens sont très compliquées (exemple l’autauroute et la société japonaise)
Donc si total s’en va c’est par mépris
Les algériens ne sont pas bons en affaire ni loyaux ni ne savent rédiger un contrat (la preuve ils perdent tous les arbitrages)
C’est du genre nif ou loukhsara
il n y a pas que total il y a d’autres sociétés qui ont déguerpi sur la pointe des pieds