Lors de l’événement Vivacité au Vieux-Port de Marseille, nous avons rencontré l’équipe locale du réseau Soroptimist International. Depuis sa création en 1921, cette ONG internationale rassemble des femmes engagées dans plus de 120 pays pour défendre les droits et améliorer la vie des femmes et des filles. Présente dans 99 clubs en France, l’organisation agit dans des domaines variés : éducation, santé, leadership, lutte contre les violences et développement durable.
Dans cet entretien, Elisabeth Herraiz, présidente du Soroptimist International France, nous explique les actions concrètes menées en France et dans le monde, les défis rencontrés et les objectifs pour les années à venir.
Le Matin d’Algérie : Quelle est la mission principale de votre réseau et comment est-il né ?
Elisabeth Herraiz : Nous sommes une ONG internationale qui a vu le jour en 1921 aux USA : le Soroptimist International ; nous avons une voix consultative auprès de l’ONU.
Nous sommes exclusivement des femmes qui œuvrons pour une vie meilleure des femmes et des filles ; nous sommes présentes dans 121 pays du monde entier avec 65 000 membres. Concernant la France, nous sommes présentes dans 99 clubs (hexagone et territoires d’Outre-Mer) avec 2040 membres.
Le Matin d’Algérie : Comment sélectionnez-vous les projets ou initiatives que vous soutenez dans chacun des cinq domaines ?
Elisabeth Herraiz : Nos cinq domaines d’action sont : la santé, l’éducation, le leadership et l’autonomisation, la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, l’environnement et le développement durable. Chaque club a le choix des actions qu’il mène dans sa ville, en fonction de la particularité locale. Le projet national cette année porte sur la soumission chimique, avec la distribution de capotes de verre.
Le Matin d’Algérie : Quels sont les principaux défis que vous rencontrez dans la promotion de l’éducation des filles à travers le monde ?
Elisabeth Herraiz : Le principal défi est le refus de certains gouvernements d’autoriser l’accès à l’éducation pour les filles, ainsi que la pauvreté qui les oblige souvent à travailler au lieu d’aller à l’école.
Le Matin d’Algérie : Pouvez-vous partager un exemple concret de réussite dans l’autonomisation et le leadership des femmes ?
Elisabeth Herraiz : Beaucoup d’exemples existent au sein de nos clubs : attribution de bourses d’études, contribution au paiement de permis de conduire… Ces actions permettent à des femmes de gagner en indépendance et en confiance.
Le Matin d’Algérie : Quelles actions menez-vous pour améliorer la santé des femmes et des filles dans les communautés les plus vulnérables ?
Elisabeth Herraiz : Nous avons installé des distributeurs de serviettes hygiéniques dans les locaux d’une école d’aide-soignantes, distribué des kits d’hygiène, et soutenons de nombreuses femmes atteintes de maladies spécifiques (endométriose, cancer du sein, maladies cardiovasculaires, cancer de l’utérus…).
Le Matin d’Algérie : Comment votre réseau agit-il pour prévenir et lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles ?
Elisabeth Herraiz : Chaque année, du 20 novembre (journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes) au 10 décembre (journée internationale des droits humains), nous menons une période d’activisme intense :
Opération de cinéma nationale avec diffusion d’un film sur les violences et débat avec des femmes engagées, soutien à de nombreuses maisons d’accueil pour femmes battues, financement de salles de paroles dans les gendarmeries pour recueillir la parole des femmes et des enfants victimes de violence.
Le Matin d’Algérie : Quel rôle joue l’environnement et le développement durable dans votre approche de l’émancipation des femmes ?
Elisabeth Herraiz : Chaque action doit être menée dans l’esprit du développement durable : éviter les transports coûteux en empreinte carbone, soutenir l’autonomisation des femmes qui souhaitent entreprendre dans ce domaine et encourager des initiatives respectueuses de l’environnement.
Le Matin d’Algérie : Comment les femmes locales peuvent-elles rejoindre ou collaborer avec votre réseau ?
Elisabeth Herraiz : En contactant le club local. Pour connaître la localisation d’un club, il suffit d’écrire à : contact@soroptimist.fr.
Le Matin d’Algérie : Quelles collaborations internationales ou partenariats stratégiques sont essentiels à votre impact ?
Elisabeth Herraiz : Notre présence sur tous les continents dans 121 pays et nos voix consultatives auprès de l’ONU, avec des membres siégeant dans ses principales agences, nous permettent de porter nos actions à l’échelle mondiale. Nous avons de nombreux échanges entre clubs : soutien d’écoles au Liban, à Madagascar…
Le Matin d’Algérie : Quels sont vos objectifs pour les cinq prochaines années et comment mesurez-vous votre succès ?
Elisabeth Herraiz : L’objectif principal a toujours été et restera d’améliorer les conditions de vie des femmes et des filles. Le succès se mesure notamment au nombre d’adhérentes et à l’impact concret de nos actions sur le terrain.
Entretien réalisé par Djamal Guettala