La Ligue des journalistes soudanais a dénoncé une campagne de menaces visant le journaliste Nacef Salaheddine, qu’elle qualifie de « provocation et de stigmatisation dangereuses ». Cette campagne inclut des menaces de mort et lui attribue un compte surnommé « Ba’shoum ».
Dans son communiqué, la Ligue souligne que ces attaques constituent une « incitation directe à la violence » et violent gravement le droit à la vie, la sécurité personnelle et la liberté d’exercer le journalisme, protégés par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Nacef Salaheddine est reconnu pour son courage et son intégrité, qui lui permettent de dénoncer sans détour toute entité et de publier ses analyses avec une clarté sans équivoque. Ses écrits et son archive sont accessibles à tous, et parmi ses contributions les plus récentes figure une prise de position sur le chef d’état-major de l’armée et le président de l’état-major général.
Élevé dans le respect des valeurs et profondément attaché à son héritage, Nacef fait preuve de retenue lorsqu’il s’agit de questions liées à l’honneur ou à la réputation des individus : il ne s’aventure jamais dans ces terrains sensibles, préservant ainsi sa probité et sa dignité.
Malgré de nombreuses menaces passées, allant de la prison à l’élimination physique, les intimidations se sont aujourd’hui intensifiées et sont devenues publiques, incluant désormais la menace directe à l’encontre de sa famille.
La campagne sur les réseaux sociaux accuse Salaheddine d’être derrière le compte « Ba’shoum », qui critique certaines figures politiques et militaires. Le terme « Ba’shoum », qui signifie « le renard » en arabe soudanais, désigne une personne rusée ou astucieuse. Dans ce contexte, il fait référence à un compte attribué à Salaheddine, reconnu pour ses critiques stratégiques et incisives du pouvoir.
La Ligue des journalistes appelle à une enquête indépendante et à la protection immédiate de Salaheddine et de tous les journalistes ciblés, rappelant que continuer à intimider les professionnels des médias dans un contexte de guerre et de forte polarisation constitue un danger sérieux pour la liberté de la presse au Soudan.
Mourad Benyahia

