Nouvelle journée de tensions au Soudan. Ils sont des milliers à Khartoum et ses banlieues, et des centaines à Madani, une ville à 150 kilomètres au sud de la capitale.
Les autorités de transition dirigées par le général al-Burhan ont coupé l’internet mobile ainsi que les communications téléphoniques. Des outils jusque-là utilisés par les manifestants pour organiser leurs rassemblements.
Pour les manifestants, ce rassemblement est une manière d’exprimer encore une fois, leur opposition au régime militaire du général al-Burhan. « Pas de négociation » avec l’armée. « Les militaires à la caserne ». Tels sont les slogans des militants du mouvement révolutionnaire pour la liberté.
Mais la journée s’annonce tendue. D’abord parce que Khartoum est quadrillée par l’armée, en signe d’intimidation pour décourager les manifestants. Les principales artères du centre-ville où se trouvent le QG de l’armée sont barrés. Tout comme les ponts qui relient le centre vers les banlieues.
Vendredi, le gouvernorat de Khartoum a averti que « s’approcher ou s’en prendre à des bâtiments de souveraineté stratégique est puni par la loi ».
Des rafles dès le vendredi
Par ailleurs, la coupure des communications et des réseaux sociaux occulte la manière dont ces rassemblements vont se dérouler. Or les risques de répression sont importants. Depuis le coup d’État du 25 octobre dernier, déjà 48 manifestants ont été tués et des centaines de personnes blessées. Les militants des droits humains indiquent que des rafles ont été eu lieu vendredi parmi les militants et leurs proches.
«Personne ne devrait être arrêté pour avoir eu l’intention de manifester », dénonce l’émissaire de l’ONU au Soudan. RFI