« Chaque élection est une espèce de vente aux enchères anticipées de biens volés » H.L. Mencken
« Pas une voix ne devrait manquer à la République ! » a claironné le président jupitérien comme s’il personnifiait à lui seul la République. Il parlait bien évidemment de son désir d’avoir la majorité absolue à l’Assemblée nationale.
On dit souvent que le scrutin capital de la vie politique française est l’élection présidentielle mais les élections législatives sont également un moment fort dans le déroulement du processus démocratique. La cinquième République a eu, à trois reprises, une assemblée de cohabitation, en 1986, 1993 et 1997.
Cette fois, même si les urnes ont malmené la majorité sortante, nous sommes loin d’un raz-de-marée des oppositions.
Emmanuel Macron a joué la montre concernant son entrée en campagne pour l’élection capitale en ne se déclarant pas candidat tout de suite et en ne descendant pas dans l’arène pour débattre avec ses opposants. Il a ensuite pris sont temps pour confier les rênes du gouvernement à Elisabeth Borne.
Aujourd’hui, les feuilles de choux que présentent ses laudateurs ne s’étalent ni sur le programme et encore moins sur le bilan. Elles se limitent à taper à bras raccourcis sur le RN ou la NUPES en les mettant dos à dos. C’est l’argument du pauvre d’esprit qui est mis en avant… Marine Le Pen est en passe de doubler sinon de tripler le nombre de ses députés en s’arrogeant même le droit de constituer un groupe parlementaire.
Même si certains des candidats RN qui ont l’investiture se contentent d’ânonner quelques phrases apprises par cœur sur l’insécurité, l’immigration et l’identité nationale. Sortis de ces sujets qui tournent en boucle dans leurs têtes, ils sont incapables de citer un seul chiffre concernant l’état des finances publiques.
La NUPES, quant à elle, est cet attelage des partis de gauche qui ne s’entendent sur absolument rien, mais qui a le mérite d’exister. Le grand problème qui mine cet harnachement est Jean-Luc Mélenchon lui-même parce qu’il ne cesse de se présenter comme le prochain Premier ministre alors qu’il n’a pas daigné se présenter à cette élection. Outre ses accointances avec un communautarisme certain et un islam politique conquérant, il risque d’éloigner certains électeurs de gauche qui se méfient déjà de son côté dominateur.
La grande question qui se pose avec cette abstention record est celle-là : quelle légitimité peut-on donner à une Assemblée qui n’aura été élue que par moins de la moitié du corps électoral français ? Ou en est-on arrivé à considérer que la démocratie française soit devenue la championne d’un suffrage si peu universel et d’un vote cacochyme et pituitaire.
Kamel Bencheikh, écrivain
Il arrive souvent à Hmimiche mon chat de me sortir des mots que ma mémoire de poisson rouge n’a su retenir ni même connaître malgré ses swassatdiza de vadrouille à travers une abondante littérature, rien que pour son plaisir sadique de m’envoyer voir dans le dico s’ils existent.
Ce matin alors qu’il lisait le Matin-Dized en faisant le poirier , il me dit : « té, a darbouka,passe-mou kane le cacochyme pituitaire enni, que je me gratte une kouye ! »
Mine de rien je lui passe le tire bouchon qui etait resté là depuis le repas de la veille, non sans me demander ousk il a trouvé ces mots car ce n’est pas n’importe qui qui pouvait les placer le dans le même jarnane , dans le même texte , et dans la même phrase le même jour par ces temps où l’actualité ne tenterait pas plus inspirée des muses, pour que Hmimmiche aille loin les chercher.
Alors j’ai sorti ma mikhrayeuse en me disant difwa que ce serait BSL j’va lui repeindre le cafetan. Mais comme c’est Monsieur Bencheikh je me suis ravisé car je trouve que venant de lui c’est plutôt bien dit car j’aime bien son chapeau et que nous buvons le même whisky.
Je me morfondais de ne pas avoir encore trouvé d’excuse pour ne pas avoir voté au premier tour et ça m’attristait profondément. Maintenant grâce à Mas Bencheikh j’en ai une non seulement convaincante mais irréfutable. C’est presque un devoir pour moi de ne pas voter au deuxième tour.
« un vote cacochyme et pituitaire »
Merci, Monsieur Bencheikh !