La libération des détenus des prisons syriennes, et en particulier de Saydnaya, a déclenché des scènes de joie à travers le pays. Mais derrière ces célébrations, les images des survivants rappellent l’horreur des années passées dans l’un des centres de détention les plus inhumains au monde.
Des milliers de proches de détenus sont encore massés ce lundi devant la prison de Saydnaya, près de Damas, en quête d’informations.
La nouvelle de la libération des détenus des prisons de Syrie s’est répandue à travers le pays. Mais la plus grande joie est arrivée après la libération des prisonniers de la prison de Saydnaya. Ce centre de détention situé dans la banlieue de Damas est l’un des plus sécurisés. Surnommé « l’abattoir humain » par Amnesty International en raison des tortures et des conditions de vie inhumaines.
Mais la joie a été ternie par les images des libérés dans un état de santé déplorable. Leur corps portant les marques de la torture. Les prisonniers sont détenus dans des conditions innommables. Insupportables. Inhumaines.
Un de ces prisonniers libéré, qui a préféré garder l’anonymat, témoigne. « Nous sommes actuellement au cœur de Damas. Je jure par Dieu tout-puissant que mon exécution et celle de mon camarade étaient prévues aujourd’hui, il y a une demi-heure. Nous étions 54 personnes destinées à être exécutées aujourd’hui. Il n’y a de Dieu que Dieu ».
Les détenus n’arrivent pas à y croire
Dans les rues de la capitale, ce 9 décembre, ils déferlent par vagues. Reconnaissables de loin parce qu’ils portent encore les stigmates de ce qui a fait la triste notoriété de Saydnaya, comme d’autres prisons avant elle en Syrie : la torture, la maladie et surtout la faim. Certains sont incapables de dire un mot. Pas même leur nom ou leur ville d’origine. D’autres répètent en boucle des borborygmes, traumatisés par la torture, assurent leurs compagnons d’infortune.
Certains sont là depuis peu. D’autres avaient disparu depuis l’époque d’Hafez el-Assad. Dans le chaos, peu savent où aller, qui retrouver.
Les détenus qui l’ont pu sont retournés chez eux, heureux de retrouver leurs proches. Ils sont partis directement vers leur région d’origine dans les différentes provinces de Syrie. Les familles les ont accueillis avec émotion. Ce qui a notamment été le cas pour Ibrahim el-Aïssa. « Je ressens de la joie, du bonheur et de l’allégresse, car vous nous avez libérés de ce fléau. Depuis cinquante ans, Assad nous massacre et emprisonne nos fils. Merci beaucoup, et soyez les bienvenus, ceux qui arrivent de Damas ». Depuis 2011, plus de 136 000 Syriens ont été emprisonnés. Parmi eux, des milliers de femmes et d’enfants.
Depuis le début en 2011 de la « révolution », plus de 100 000 personnes ont péri dans ses prisons, notamment sous la torture, estimait en 2022 l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). À la même époque, l’OSDH rapportait qu’environ 30 000 personnes avaient été détenues à Saydnaya, dont seulement 6 000 avaient été relâchées.
Prisons secrètes
Le groupe de secours des Casques blancs dit chercher des « cellules souterraines cachées ». Pour le moment, en vain. Malgré des informations contradictoires, ses volontaires défoncent depuis dimanche murs et recoins à coups de masse ou de barres de fer pour tenter de les localiser. Les équipes utilisent aussi des capteurs audio, des chiens : « Nous travaillons de toute notre énergie, mais jusqu’à présent, il n’y a aucune preuve confirmant la présence de détenus à l’intérieur des sous-sols et labyrinthes », a indiqué sur X le chef des casques blancs Raed Saleh, après avoir annoncé devoir « se préparer au pire ».
Des milliers de personnes se sont d’ailleurs massées devant la prison de Saydnaya, à une trentaine de kilomètres de Damas, dans l’attente de nouvelles de leurs proches détenus ou disparus. La file de voitures s’allonge sur plus de sept kilomètres, et des familles ont allumé en soirée des feux de camp devant la prison, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse.
La rédaction/RFI
Combien de disparus en AlKharia deja?
La bonne nouvelle est qu’ils ont lancé des recherches sur les tortionnaires des citoyens syriens.
La roue du destin tourne toujours et TOUS ceux qui ont fait du mal a leurs peuples vont payer un jour ou l’autre.
On a vu comment le peuple syrien a laissé les rebelles prendre le pouvoir sans jamais bouger le petit doigt.
Vont ils aider celui qui les a transformé en esclaves dans leur propre pays pour survivre encore 25 ans ?
Je pense que les peuples sont arrivés a ce stade dans toutes les dictatures arabo-islamistes.
On a vu les exemples en Irak et en Libye et maintenant en Syrie.
Au suivant, même avec le diable. – En tout cas les colons ne sont jamais partis.