Israël a détruit les principaux sites militaires en Syrie par des frappes en série de l’aviation israélienne. Sur place, notamment dans la région de Damas, on fait état de fortes explosions tout au long de la nuit.
Pendant que le peuple se réveille du cauchemar d’un demi-siècle du règne de fer de la dynastie des Assad, l’aviation israélienne s’emploie à multiplier ses bombardements. Jusqu’à l’heure, ce sont manifestement des sites militaires qui seraient essentiellement visés. Mais jusqu’où ira l’armée israélienne qui a déjà pris le contrôle d’autorité du plateau du Golan ?
Bombardements massifs
Des journalistes de l’AFP ont entendu de fortes explosions mardi à l’aube, et des images en direct de l’AFPTV ont montré d’épaisses colonnes de fumée au-dessus du centre-ville de la capitale, Damas.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), Israël a ciblé au cours des dernières 24 heures quelque 250 sites liés à l’armée syrienne. En Israël, les experts expliquent qu’il s’agit d’aéroports, de radars, de dépôts d’armes et de munitions et de centres de recherche militaires. Et également un système de défense aérien considéré comme le plus dense au monde. Des frappes ont aussi endommagé des navires de la marine syrienne dans le port de Lattaquié, dans le nord-ouest de la Syrie.
Hier lundi, Israël a confirmé avoir détruit au cours des derniers jours des dépôts d’armes chimiques en Syrie pour éviter qu’ils ne tombent aux mains des rebelles, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul. Les nouveaux maîtres de la Syrie sont animés par « une idéologie extrême de l’islam radical », et « c’est pourquoi nous avons attaqué des systèmes d’armes stratégiques par exemple des restes d’armes chimiques ou des missiles et roquettes à longue portée, afin qu’elles ne tombent pas aux mains d’extrémistes », a déclaré lundi le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar, précise l’Agence France-Presse.
D’autre part, sur le plateau du Golan, l’armée israélienne s’est emparée de la zone tampon entre Israël et la Syrie. En Israël, on souligne que tout cela se fait en complète coordination avec les États-Unis. Une incursion condamnée par l’Iran qui parle d’une « violation » du droit international.
Hier, lundi, lors d’une conférence de presse, le Premier ministre israélien a exposé sa vision pour l’avenir de la Syrie : il a exprimé le souhait de voir émerger « une autre Syrie ». « Ceux qui coopèrent avec nous en tireront de grands bénéfices, ceux qui ne le font pas subiront de lourdes pertes », a conclu Benyamin Netanyahu.
Accord sur le désengagement dans le Golan signé en 1974 entre la Syrie et Israël
Israël a conquis une partie du plateau du Golan sur la Syrie lors de la guerre israélo-arabe de juin 1967. Le 6 octobre 1973, l’Égypte et la Syrie déclenchent une offensive contre Israël, à l’ouest le long du canal de Suez et à l’est sur le plateau du Golan, pour l’obliger à restituer les territoires conquis. Après des revers, l’armée israélienne reprend le dessus au prix de lourdes pertes.
La zone tampon démilitarisée et sous contrôle de l’ONU a été créée à la suite d’un accord de désengagement des forces israéliennes et syriennes en 1974 après la guerre israélo-arabe de 1973. Signé le 31 mai 1974, l’accord entre Israël et la Syrie a officiellement mis fin à la guerre du Kippour et à la période d’usure qui a suivi sur le front syrien. Dans l’accord, il a été décidé que les deux pays maintiennent le cessez-le-feu et restituent les prisonniers de guerre des deux côtés.
Les prisonniers ont été libérés immédiatement après la signature de l’accord de désengagement et Israël s’est retiré du mont Hermon et des zones enclavées dans la zone. La nouvelle ligne de séparation a été achevée le 26 juin 1974. Israël a annexé en 1981 la partie du Golan sous son contrôle.
Etrangement, encore une fois, les capitales arabes semblent tétanisées par la puissance israélienne. Aucune réaction de leur part. Silence et bouches cousues contre les expropriations des territoires syriens par Israël.
RFI/Rédaction