22 novembre 2024
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Tchad : couvre-feu après la mort de 50 manifestants

Tchad

De violents heurts ont eu lieu à Ndjamena et dans plusieurs autres villes du Tchad, ce jeudi 20 octobre, entre les forces de l’ordre et des manifestants opposés à la prolongation de la période de transition.

Le chef du gouvernement a décrété un couvre-feu dans quatre villes jusqu’au « rétablissement total de l’ordre », alors que le bilan humain est très lourd. M. Kebzabo a également annoncé la suspension de toute activité d’importants groupes d’opposition.

Nuages de fumée, barricades et tirs à balles réelles, selon des témoins, au cœur du Tchad. Ce jeudi soir, après une journée meurtrière, le Premier ministre de transition, Saleh Kebzabo, a annoncé en conférence de presse la mise en place d’un couvre-feu entre 18 heures et 6 heures du matin dans quatre villes : Ndjamena, Moundou, Doba et Koumra. Jusqu’au « rétablissement total de l’ordre ».

M. Kebzabo fait état d’une « cinquantaine de morts», surtout à Ndjamena, Moundou et Koumra, et mentionne aussi « près de 300 blessés ». Le gouvernement « fera régner l’ordre sur l’ensemble du territoire et ne tolèrera plus aucune dérive d’où qu’elles viennent », promet-il, dénonçant une tentative de soulèvement armé pour prendre le pouvoir. Les responsables, des rebelles, seront traduits en justice, assure le chef du gouvernement.

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Cette conférence de presse exceptionnelle nous est imposée par les évènements graves vécus par le pays ce 20 octobre 2022, date choisie par les insurgés pour organiser une véritable insurrection populaire armée. Ces insurgés portent la lourde responsabilité d’une cinquantaine de morts et près de 300 blessés, surtout à Ndjamena, mais aussi à Moundu, Doba et Koumra. des morts de trop, pour assouvir la soif du pouvoir de M. Succès Masra et de M. Yaya Dillo.

Une journée particulière

Un peu plus tôt, un premier bilan du porte-parole du gouvernement tchadien avait mentionné une « trentaine » de morts, dont une « dizaine » de membres des forces de sécurité lors de ces affrontements. « Une manifestation interdite s’est transformée en insurrection », dénonçait Aziz Mahamat Saleh, cité par l’Agence France-Presse« Les manifestants ont attaqué des édifices publics, le gouvernorat, le siège du parti du Premier ministre, celui du président de l’Assemblée nationale », précisait-il.

Les violences ont éclaté lorsque certains ont commencé à ériger des barricades et ont incendié le siège du parti de M. Kebzabo, selon l’agence Reuters. Plusieurs centaines de personnes étaient sorties dans les rues de la capitale dès ce jeudi matin, même si la manifestation avait en effet été interdite par les autorités. Elles s’opposaient au maintien au pouvoir du président de la transition, Mahamat Déby, arrivé l’an dernier après la mort de son père, Idriss Déby, en avril 2021.

Et ce, alors qu’un gouvernement d’unité nationale avait été formé vendredi dernier, dans l’espoir de conduire le pays à des élections repoussées à octobre 2024.

RFI

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