Le taux de participation aux clowneries des élections législatives algériennes est passé de 14 % à 30 % en quatre heures. Le Président Tebboune, dégagé injustement par le Hirak le 20 juin, annonce que « Le taux de participation n’a pas grande importance ». Il a raison.

Tout d’abord, pour les personnes de mauvaise foi qui poussent des cris d’orfraie, je leur dirais qu’elles en sont encore au dépouillement de l’époque Boumédiene. Elles n’ont pas compris que nous avons basculé dans l’ère informatique. La fourchette d’évaluation s’affine en beaucoup moins de temps.

Et toujours pour les personnes de mauvaise foi, elles ne voient que ce qui les arrange. Elles n’ont pas constaté l’énorme effort de transparence du régime militaire. Le taux a doublé, certes, mais en des temps de gloire des gouvernants précédents, il aurait quintuplé, voire plus. Le peuple est ingrat envers ceux qui font avancer la démocratie.

Et enfin, pour les mêmes, c’est tout de même incroyable que l’oubli. Il n’y a pas encore quelques semaines ils ont répété que les petits travers du régime étaient la corruption, les incarcérations, le musellement et la terreur. En quoi un pourcentage de participation a-t-il une quelconque importance relative ?

Les Algériens, après être descendus dans la rue, au Hirak de trente ans en arrière, ont élu deux généraux et une momie pendant vingt ans, quatre fois.

En quoi se sont-ils inquiétés d’un pourcentage ou des magouilles de chiffres ? Il y a toujours les généraux au pouvoir et un Président de l’ancien sérail, pourquoi se plaignent-ils cette fois-ci pour une formalité technique, un taux à virgule ?

Tebboune a raison, c’est le seul qui a la tête sur les épaules, éveillé et lucide, à quoi sert effectivement un taux de participation dans un régime militaire ?

Franchement, il y a du boulot. Un demi-siècle de dictature et l’Algérien n’a pas encore compris les mécanismes du régime militaire. Tu votes, tu danses, et le taux, c’est pas ton affaire, il est élu, un point c’est tout.

Vive la lucidité de Tebboune. Enfin un Président qui a les pieds sur terre.