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Tebboune exclut les détenus d’opinion de sa mesure de grâce présidentielle

Plus de 250 détenus d'opinion croupissent dans les prisons.

Les détenus d’opinion vont devoir attendre de purger courageusement leur peine de prison. Ils ne bénéficient pas de la grâce présidentielle signée par Tebboune.

Ce 5 Juillet est l’autre rendez-vous manqué avec le peuple et l’Algérie.

Abdelmadjid Tebboune a signé ce 4 juillet deux décrets présidentiels, le premier portant mesures de grâce en faveur de 8.049 détenus et le deuxième concernant les détenus ayant obtenu des diplômes d’enseignement ou de formation durant l’année 2023-2024, a indiqué jeudi un communiqué de la Présidence de la République.

« Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a signé deux décrets présidentiels, après consultation du Conseil supérieur de la magistrature, le premier portant mesures de grâce en faveur de 8.049 détenus et le deuxième concernant les détenus ayant obtenu des diplômes d’enseignement ou de formation durant l’année 2023-2024 », lit-on dans le communiqué de la Présidence de la République.

« Sont exclus de cette grâce présidentielle les personnes condamnées pour des crimes liés au terrorisme, à l’homicide et au meurtre, à l’évasion, à l’espionnage, aux conspirations contre l’autorité de l’Etat, l’intégrité et l’unité territoriale, le faux en écritures publiques, ainsi que les crimes d’usurpation d’identité, de coups et blessures volontaires entraînant une infirmité, l’agression contre les ascendants ou les mineurs, l’atteinte à la pudeur et le viol, le kidnapping, la traite des êtres humains ou le trafic d’organes, les bandes de quartier, l’incendie volontaire de biens, l’agression contre les fonctionnaires et les institutions de l’Etat et les fonctionnaires de la santé, l’atteinte aux systèmes de traitement automatisé de données visant la défense nationale, les organismes ou les institutions de droit public, le trafic de migrants, les crimes liés aux drogues sous toutes leurs formes, les crimes de contrebande et de corruption, ainsi que les crimes de change et de mouvement des capitaux, les délits et crimes d’association de malfaiteurs, le vol qualifié et le vol qualifié aggravé de violence et de menace, les repris de justice condamnés définitivement pour d’autres délits de vol, le faux-monnayage, les crimes de discrimination et de discours haineux, les crimes de fraude, de falsification, de monopole et de spéculation illicite sur les marchandises, ainsi que les auteurs des crimes punis par la loi régissant les établissements pénitentiaires et la réinsertion sociale des détenus », précise le communiqué.

La liste des motifs de condamnations qui exclue de cette grâce est aussi longue que les années d’arbitraire que subissent les Algériens. Les détenus d’opinion sont de fait exclus de cette mesure du chef de l’Etat.

Encore une fois donc, le chef de l’Etat et ses mentors balayent d’un revers de la main toute possibilité de détente et campent farouchement sur leur désir de punition des activistes qui ont « osé » braver la verticale du pouvoir.

Contrairement à ce qu’il a soutenu dans son message à l’occasion de la célébration de la fête de l’indépendance, Abdelmadjid Tebboune a encore une fois gâché cette dernière et coupé tout espoir aux prisonniers politiques et leur famille de se retrouver en cette journée importante pour le peuple algérien. La hargne aveugle du chef de l’Etat à refuser de desserrer la mâchoire de l’injustice est symptomatique de ce qu’est cet homme. A son corps défendant, il aura prouvé que le 5 Juillet est une date comme les autres. Tout le reste ne sont que des bons mots qui ne trompent plus personne.

L. M.

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