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Tebboune : les discours et la réalité

Tebboune

L'équipe Tebboune est loin d'être à la hauteur de la situation.

Tebboune

Abdelmadjid Tebboune ne craint aucune contradiction. Normal, il est le chef de l’Etat. Et personne ne se risquerait à lui dire que ses déclarations sont loin des réalités. Voire relèvent de simples illusions.

Il y a loin de la coupe aux lèvres entre les discours que tient Abdelmadjid Tebboune et la triste réalité des libertés et des droits des citoyens en Algérie.

Notre chef d’Etat s’est répandu avec emphase en poncifs et déclarations paternalistes tant et si bien qu’on s’est demandé s’il parle de l’Algérie ou d’un autre pays ! A peine croyable M. Tebboune. Il a soutenu dimanche avoir fait du rétablissement de la dignité du citoyen une « lutte inlassable ».

Tenez-vous bien, il a juré la réalisation des engagements qu’il a pris devant le peuple algérien. Et ce, lisez bien, par fidélité au serment des glorieux chouhada. Mais quels chouhadas ? Sans doute, ces mêmes chouhada dont les fils et petits-fils sont trainés devant les tribunaux et accusés d’atteinte à l’unité nationale !

Faut-il rappeler à M. Tebboune que c’est sous son règne que l’un des illustres commandants de l’ALN, le défunt commandant Bouregaâ a été traité d’usurpateur par la très officielle ENTV. Et envoyé sans ménagement en détention alors qu’il dépassait les 80 ans. On se demande si M. Tebboune parle de cette Algérie qu’il gouverne d’une main de fer ou d’un autre pays.

« Je me suis engagé à mener une lutte inlassable pour rétablir la dignité du citoyen, en consécration des engagements que nous avons pris devant le peuple algérien et par fidélité au serment des glorieux chouhadas », a-t-il tonné devant le conseil supérieur de la magistrature. On aimerait bien croire cette belle promesse, mais avant il faudra que les prisons se vident de ses centaines d’Algériennes et d’Algériens embastillés pour leurs opinions. Que cesse l’instrumentalisation de la justice. Que soit rétabli un climat de confiance en le peuple. Mais la confiance se mérite. Beaucoup trop de casseroles…

Ces déclarations à bailler d’ennui seraient prises au sérieux si quelque voie d’apaisement se dessinait à l’horizon. Hélas mille fois hélas non !

« La célérité dans la réalisation des programmes tracés, notamment en matière d’adaptation des lois aux principes de la Constitution », a-t-il souligné. Il a même rappelé dans la foulée la nécessité de consolider les droits de la défense et de réunir les conditions favorables à l’exercice des professions juridiques.

M. Tebboune parle de protection des droits des citoyens. Est-ce ce même Tebboune qui qualifiait en direct à la télévision le journaliste Khaled Drareni de khabardji lui déniant tous ses droits alors même que ce dernier était en détention ? Décidément, on assiste à une révolution copernicienne avec ces déclarations. Les Algériens n’oublient rien. Ils ont de la mémoire.

Une dernière déclaration que nous aimerions bien que son locuteur applique avec rigueur : « La bonne performance de la justice et le sentiment de sécurité chez le citoyen ne procèdent pas seulement de la qualité des lois, mais aussi de leur application avec équité et transparence de manière à protéger les droits des individus ».

Peu sûr malheureusement que cette batterie de déclarations cadre avec la lamentable réalité de la justice et des droits des citoyens.

Mais chiche surprenez-nous M. Tebboune, on vous en rendra grâce !

Yacine K.

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