Ce 5 juillet, fête de l’indépendance de l’Algérie, est une occasion inespérée qui est offerte au Président Tebboune pour prouver avec panache qu’il a l’étoffe d’un grand chef d’État : gracier tous les détenus d’opinion.
Sans exception. Seul lui, de par sa fonction régalienne, est à même de mettre fin à cette suite de condamnations décriées par bon nombre d’organisations des Droits de l’Homme.
L’interprétation abusive de l’article 87bis du Code pénal a créé de toutes pièces des potentiels terroristes d’opinion.
Cet article n’est pas indépassable pour peu que le Président ait la volonté et la hauteur requise pour s’en désaliéner, et, ce faisant, ramener ces détenus à la maison, aux enfants leurs parents, aux parents leurs enfants.
Du reste, n’a-t-il pas déclaré publiquement que le Président Poutine est un ami de l’humanité ? Pourquoi ne pas à son tour faire montre d’humanité en accordant la grâce à ses propres compatriotes poursuivis et incarcérés en vertu de cet article aussi ambigu qu’obscur ?
Par ce geste, le Président Tebboune rachètera peut-être les excès des tribunaux dans leur condamnations expéditives des citoyens dont le seul tort est d’exprimer une opinion contraire à la parole officielle.
Puisque ce 5 juillet ne manquera pas d’évoquer les martyrs de la guerre d’Algérie, que cette grâce s’en inspire pour penser et chérir la liberté dans toutes ses dimensions, y compris la liberté d’expression qui égratigne l’égo national dont personne ne peut revendiquer la lieutenance.
Alors, Tebboune, septième fils de la Toussaint ?
En toute naïveté…
Achour Wamara