26 avril 2024
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Tebboune-Macron : motus et… langue de bois

Tebboune et Macron

Qui a dit que le président français Emmanuel Macron se ménageait pour faire les yeux doux à son homologue d’Alger ? Les deux chefs d’Etat vivent sur un nuage.

Dans un discours consacré à la politique africaine de la France lundi 27 février, le président Emmanuel Macron s’est exprimé sur la relation entre l’Algérie et la France, au moment où il s’apprête à effectuer une tournée dans le continent.

« On va avancer, la période n’est pas la meilleure mais ça ne m’arrêtera pas », a-t-il affirmé en évoquant les relations tendues avec l’Algérie et l’affaire Amira Bouraoui.

L’activiste franco-algérienne a quitté précipitamment et clandestinement l’Algérie pour la Tunisie avant d’embarquer pour la France, grâce à l’intervention des services consulaires français à Tunis. L’Algérie a dénoncé une «exfiltration illégale» et pointé la DGSE (service de renseignement extérieur français). Mouché par cette affaire, Alger a rappelé son ambassadeur à Paris lundi 8 février.

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Paris a répondu en assurant que les autorités françaises ont «exercé leur protection consulaire » à l’égard d’Amira Bouraoui qui détient la nationalité française. L’affaire n’en est pas restée là puisque l’ambassadeur d’Algérie à Paris n’a pas regagné son poste depuis.

« Il y a eu une polémique sur le retour en France d’une Franco-Algérienne depuis la Tunisie, avec aussi beaucoup de choses qui ont été racontées et un discours qui s’est construit », a glissé le président français.

Emmanuel Macron a enchaîné en dénonçant ceux qui « essaient de monter en épingle des péripéties » et ceux qui « ont intérêt » à ce que la réconciliation franco-algérienne « n’aboutisse pas ».

Si ce n’est pas du copié-collé sur le discours du pouvoir d’Alger qui ne perd jamais l’occasion de pointer du doigt les éternels ennemis de l’extérieur et de l’intérieur du pays, on se demande bien ce que cela pourrait signifier !?

« Je sais pouvoir compter sur l’amitié et l’engagement du président Tebboune. Nous avancerons là aussi », conclut Emmanuel Macron.

C’est le sempiternel « je t’aime, moi non plus » entre la France et l’Algérie ! Quant à l’éventuelle visite de Tebboune en France, initialement prévue en mai prochain, ni le président algérien ni son homologue français n’en soufflent mot !

D’ailleurs, il est à se demander si côté algérien, l’affaire Bouraoui n’a pas été amplifiée à dessein, celui d’éviter à Tebboune de se rendre dans l’Hexagone afin d’éviter un accueil « chaleureux » que notre communauté immigrée ne manquerait pas de lui réserver pour lui rappeler les 300 détenus d’opinion qui croupissent toujours dans les geôles du pays et le climat de terreur qu’il a imposé à la société civile.

On attend du président français, non seulement qu’il s’exprime à ce sujet, mais qu’il se prononce et se positionne clairement et non pas qu’il se mette en phase avec le pouvoir d’Alger pour pratiquer la même langue de bois…

Cependant vu les dictateurs qu’il va visiter au cours de sa tournée en Afrique, il est à parier que la question des violations des droits de l’homme ne l’intéresse pas quand il s’agit de ce continent.

Affaire à suivre…

Kacem Madani

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