Un pays qui a fait de la rente pétrolière et de la rente mémorielle un mode de gouvernance aux antipodes d’un système politique fondé sur le principe de la démocratie et de la justice sociale, est indéfiniment, et de façon irréversible, voué au mensonge d’État. Administrée par un système politico-militaire, la démocratie, dans la bouche de Tebboune, est cousue comme de l’argent sale dans une doublure.
Si l’on s’étale uniquement sur les propos de Tebboune concernant la Palestine, dirigée par une autorité davantage corrompue que combattante, on comprend pourquoi il y a toujours plus de répression en Algérie, et toujours moins de justice sociale pour le peuple appauvri. La Palestine, outre son droit le plus absolu de fonder un état et de recouvrir une souveraineté sur ses territoires occupés, dans le discours biaisé de nos dirigeants, la cause palestinienne a latéralisé idéologiquement notre propre combat pour la liberté. On pourrait dire la même chose pour ce qui concerne le Sahara occidental.
L’ennemi imaginaire a été, de tout temps, le concubin des régimes totalitaires en quête désespérée de causes justes, dès lors que leurs propres politiques, envers leurs propres peuples, sont injustes.
L’indignation de Tebboune quant au sort des prisonniers palestiniens dans les territoires occupés nous laisse quoi. Qu’est-ce que l’on pourrait dire des détenus d’opinions dans l’Algérie de Tebboune-Chanegriha ? L ’incorrigible Tebboune nous a fait une piètre démonstration de ce que devrait être la politique des droits de l’homme dans les pays-frères, un verbatim insignifiant, schizophrénique, puisqu’il émane d’un homme qui incarne l’antithèse de la démocratie. Un homme où, au moment même de son discours à l’ONU, plus de 300 détenus d’opinions croupissent dans ses geôles !
La mythomanie de Tebboune renforce notre vision quant au monde qui se dessine devant nous, où tous les mensonges sont permis, de vive voix, les yeux bandés et les oreilles bouchées. Passez, il n’y a rien à voir, c’est la démocratie à géométrie variable. C’est pour le bien-être des peuples, et le peuple, c’est Tebboune, la main gauche sur les scellés de la liberté et la main droite dans la poche.
Les assemblées générales de l’ONU , avec sa pléthore de dictateurs assoiffés, devraient être délocalisées dans les pays où la question des droits de l’homme est plus que jamais agonisante, auprès de ces communautés de destin privées de droits, réprimées dans leurs libertés les plus élémentaires. C’est la seule délocalisation qui vaille faire, en ces temps de mondialisation. Offrir des tribunes à des dictateurs de la trompe de Tebboune, c’est creuser le gouffre qui sépare le peuple de ses dirigeants, le peuple et son vœu cher de croire un jour à la solidarité des États libres, démocratiques et universalistes.
Laissez Tebboune parler de démocratie et des droits des peuples opprimés, c’est définitivement enfouir un cadavre de plus dans le grand caveau que représente la démocratie en Algérie.
Mohand Ouabdelkader