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Tizi-Ouzou : les activités du printemps amazigh interdites

MCB

La traditionnelle commémoration des événements du printemps berbère 1980 n’auront pas lieu cette année. C’est ce qu’a décidé le wali de Tizi-Ouzou. Qu’en sera-t-il de Bejaia et Bouira ?

Le régime surveille la Kabylie de près. Cette année, pas de célébration du printemps amazigh, a décidé le wali. Cette décision nous rappelle celle d’un autre wali en 1980 qui avait interdit la conférence de l’immense Mouloud Mammeri sur la poésie kabyle ancienne. Résultat : la Kabylie initie la première dissidence populaire contre le régime.

L’information de cette interdiction des activités publiques à la veille du 20 avril a été donnée par le RCD dans un communiqué rendu public par son  bureau régional de Tizi-Ouzou. La mesure est inédite depuis 1980, mais prévisible vu la chape d’autoritarisme imposée par le pouvoir à tout le pays.

Le RCD informe que « toutes les activités publiques sont gelées ou annulées sur tout le territoire de  la wilaya, en raison de l’approche de la date du 20 avril qui marque traditionnellement la célébration du printemps amazigh ». Une mesure que dénonce le parti qui déclare « avoir été informé par l’administration  que même les activés culturelles et sportives font l’objet d’annulation ».

De fait, indique encore le parti que dirige Atmane Mazouz, « la demande d’autorisation de salle au niveau de la Daïra de Tigzirt, wilaya de Tizi-Ouzou, pour la tenue d’une conférence publique le 19 avril courant est tout simplement interdite ».

Le RCD « dénonce une telle attitude et promet de « revenir  sur ce énième fait du prince dans un communiqué qu’il rendra public à l’occasion du 20 avril. Il annonce qu’il va réintroduire une nouvelle demande pour la tenue de cette conférence dans les meilleurs délais. »

Il reste à savoir si les traditionnelles rencontres-débats et marches qui ont lieu à chaque anniversaire de cette date symbolique auront lieu dans les autres bastions traditionnels de lutte pour l’identité amazighe de la Kabylie, comme Bgayet et Bouira, voire Alger également ?

Cette interdiction sonne de juste le retour de l’ère dictatoriale de Houari Boumediene. Et le recul sur 40 ans de lutte pour l’émancipation démocratique et identitaire.

Samia Naït Iqbal

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