Le parquet général a déclenché une action publique contre X concernant ce qu’avait subi l’ex-détenu d’opinion, Walid Nekkiche, entre le 26 novembre 2019 et le 02 décembre de la même année, dans les commissariats de la Casbah et de Bab El Oued puis dans la caserne Antar, dépendant de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI- militaire) où il avait été transféré pour subir 6 jours et 6 nuits les affres de la torture et les pratiques abjectes les plus humiliantes, dont le viol, rapporte le CNLD.
Walid Nekkache a été arrêté le mardi 26 novembre 2019, où il allait participé en tant qu’étudiant à la marche des étudiants.
C’est à un juge d’instruction que l’affaire est confiée pour ouvrir une enquête judiciaire et ce même juge qui entendra dimanche prochain, 06 novembre 2022, Walid Nekkiche, qui était déjà entendu il y a quelques semaines par le procureur. Et cela sur la base de la plainte déposée le 23 juillet 2020 par Maître Haddouche Nacéra.
Une plainte qui n’a eu aucune suite à l’époque, comme d’ailleurs la demande d’expertise médicale qui avait été rejetée.
Il fallait attendre le 1er février 2021, après 14 mois de détention, et lors de son procès en criminel, Walid Nekkiche crie sa douleur face au monde pour décrire les horreurs auxquelles il avait été soumis. Et sans scrupules, le procureur avait retenu quelques moments avant la perpétuité.
Il sera condamné à 6 mois de prison ferme et il était libérable aussitôt.
Walid Nekkiche avait raconté ce qu’il avait vécu à Antar au premier jour de sa présentation au procureur, le 02 décembre 2019, puis devant le procureur, qui l’avait auditionné sans la présence d’avocat et il décide de le placer sous mandat dépôt. Il fallait un mois à la famille pour retrouver son fils à la prison d’El Harrach, dans un état psychologique déplorable. Et c’est des hirakistes détenus qui ont donné l’alerte, rappelle le CNLD.
C’est à la deuxième audition du 20 mars 2019 qu’il sera assisté par deux avocates et il répétera encore son calvaire et les sévices subis.
Ce qui conduira au dépôt de la plainte le 23 juillet 2020 et à la demande d’une expertise médicale.
Des pièces qui ont été versées dans le dossier et le procureur près du tribunal de Bir Mourad Raïs fait comme s’il ne le savait pas en annonçant, après la déclaration de Walid Nekkiche lors de son procès, l’ouverture d’une enquête.
Mais cette annonce n’est pas restée seulement une lettre morte, des pressions ont été déployées et des relais actionnés pour sommer Walid Nekkiche à retirer sa plainte.
Et surtout depuis que l’affaire a attiré au niveau du Comité International Contre la Torture auprès de l’ONU et l’Algérie était destinataire de plusieurs correspondances et les autorités ont été enjoints d’enquêter, de retrouver les auteurs de torture et de les punir ainsi que de protéger la victime, conclut le communiqué du CNLD.
C’est probablement au tribunal international que devrait être déposée une plainte. Se tourner vers la machine judiciaire algérienne est sans issue! c’est comme dit le proverbe tibétain : « Yewthiyi ou’roumi/ chethkagh ig’mass »
Comme disait Colluche : « remarquez , pour déposer une plainte contre la police il faut venir au commissariat ».