Arrêtée à 22 ans en 1977 pour ses engagements politiques, Fatna El Bouih subit cinq années de détention dans les prisons du régime de Hassan II, marquées par la torture, l’isolement et la négation de toute humanité.
Dans « Toutes peines confondues », elle livre un témoignage bouleversant et salutaire, premier récit écrit par une femme marocaine ayant connu l’univers carcéral pour faits politiques.
Initialement publié en arabe sous le titre Hadit al-Atama (Discours des ténèbres), le texte connaît une première traduction française en 2002 (Une femme nommée Rachid). Cette nouvelle édition, remaniée, enrichie et traduite par la poétesse Souad Labbize, redonne toute sa puissance à la parole de l’autrice : un récit à la première personne, structuré chronologiquement, traversé par la mémoire et le combat.

Depuis sa libération, Fatna El Bouih n’a cessé de militer pour les droits humains, en particulier ceux des prisonnières et anciens détenus politiques. À travers ce livre, elle affirme une conviction forte : ceux et celles qui ont souffert dans leur chair peuvent contribuer à réparer la société.
Toutes peines confondues est un acte de transmission, un cri de dignité, un document essentiel pour comprendre la répression politique au féminin dans le Maroc des années de plomb.
Djamal Guettala