Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a annoncé mercredi sur la chaîne Al Jazeera la mort de trois de ses fils et de plusieurs petits-enfants dans une frappe israélienne dans la bande de Gaza.
« Je remercie Dieu pour l’honneur que nous fait le martyre de mes trois fils et de certains de mes petits-enfants », a déclaré M. Haniyeh depuis Doha dans une déclaration à la chaîne qatarie. Dans un communiqué, le mouvement islamiste palestinien a confirmé la mort de trois fils de son chef et de quatre de ses petits-enfants.
« Si l’ennemi pense que nous allons changer de position en tuant mes fils, il se trompe. Le sang de mes fils n’a pas plus de valeur que le sang de nos martyrs à Gaza, car ce sont tous mes enfants. Le sang de mes fils a été sacrifié pour la libération de Jérusalem et de Masjid al-Aqsa. Nous n’hésiterons pas, nous ne reculerons pas, nous continuerons notre chemin pour libérer Jérusalem et Masdjid al-Aqsa. Près de 60 membres de ma famille ont été martyrisés. Il n’y a aucune différence entre les habitants de Gaza et ma famille», a-t-il ajouté.
Des bombardements israéliens meurtriers ont visé mercredi la bande de Gaza, où de nombreux Palestiniens se sont rassemblés pour prier au milieu des ruines au premier jour de l’Aïd el-Fitr pendant qu’Israël poursuit sans répit son offensive contre le Hamas. Résultat : plus de 33 000 civils palestiniens tués dans les bombardements israéliens; des milliers d’autres blessés et une bande de Gaza réduite à un champ de ruine à 80%.
De Jérusalem, où des milliers de fidèles ont bravé le froid et la pluie, à Gaza, dont les enfants ont guetté la distribution des sucreries traditionnelles, cette fête qui marque la fin du mois de jeûne musulman du ramadan ne ressemble cette année à aucune autre.
Malgré des appels de plus en plus pressants à un cessez-le-feu, des frappes israéliennes ont touché mercredi le nord et le centre du territoire palestinien, notamment le camp de Nousseirat, où 14 personnes, dont des enfants, ont été tuées selon le ministère de la Santé du Hamas.
Six mois après le début de la guerre déclenchée le 7 octobre par l’attaque sanglante du mouvement islamiste contre Israël, le président américain Joe Biden, l’allié le plus puissant d’Israël, a qualifié «d’erreur» la conduite de la guerre à Gaza par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, dans un entretien diffusé mardi par la chaîne hispanophone Univision.
«L’Aïd le plus triste»
A travers la bande de Gaza, les Palestiniens se sont réunis tristement mercredi pour prier, au milieu des ruines ou dans leurs abris, autour de petits gâteaux préparés malgré les pénuries.
«Nous avons fait les gâteaux avec des dattes. Il n’y a pas d’ingrédients pour les gâteaux et les sucreries, nous voulons nous réjouir malgré tout le sang, la mort et les bombardements, c’est un Aïd triste et fatigué car ils ont détruit Gaza», a confié à l’AFP Abir Sakik, un homme de 40 ans qui a fui la ville de Gaza pour se réfugier à Rafah, dans le sud du territoire.
«Notre coeur n’est pas à la fête, car tous ceux que nous aimions sont partis, nous les avons perdus», a raconté Hikmat Abu Anza, une femme de 43 ans réfugiée elle aussi à Rafah.
A Jérusalem, tout avaient en tête le drame de Gaza dans la foule de dizaines de milliers de fidèles réunis sur l’esplanade des Mosquées.
«C’est l’Aïd le plus triste que nous ayons vécu. Dans la mosquée on pouvait voir la tristesse sur les visages», a témoigné Rawan Abd, une infirmière de 32 ans.
Avec AFP