Il n’y a rien à dire, cette élection américaine sent le roussi de toutes parts. Surtout avec un Trump qui menace la démocratie en termes on ne peut plus clairs. Jugez-en par cette envolée lyrique prononcée lors d’un meeting avec les chrétiens qui constituent l’un de ses réseaux de soutien les plus puissants : – « Si je suis élu, dans quatre ans vous n’aurez plus à voter ! »
Le fait qu’il ait échappé à la justice après l’insurrection du Capitole doit lui donner des ailes et se sentir intouchable, comme Hitler en son temps.
Pourtant, si la justice n’avait pas fait preuve de frilosité, sa place est en prison, mais que peut-on faire contre le dieu argent au pays de l’oncle Sam ?
Il est utile de revenir sur l’épisode du Capitole pour rappeler le non-sens dont ont fait preuve tous ceux qui ont fait partie du circuit juridique visant à inculper Trump avec, en premier lieu, l’humeur et les désidératas d’un seul homme, le ministre de la Justice !?
Pourtant, les évènements du 6 janvier 2021 au Capitole de Washington DC avaient été retransmis en direct par la plupart des chaînes d’information. Et nous avions tous assisté stupéfaits à l’ébranlement de l’édifice démocratique américain par des milliers de terroristes domestiques (c’est ainsi qu’ils avaient été nommés au tout début) excités par le discours enflammé de Donald Trump, le matin même.
Nonobstant cela et malgré des centaines de millions, voire des milliards de témoins, la justice américaine a tergiversé pendant quatre ans.
S’il n’y a pas eu d’inculpation alors que les faits ont eu lieu publiquement est très dangereux pour la démocratie américaine. Et la question qui se pose est la suivante : peut-on tout pardonner à un ancien président ?
La non-condamnation de Donald Trump, malgré des preuves irréfutables et des centaines de millions de témoins, remet en question l’impartialité de la justice américaine, car qu’on le veuille ou non, ce 6 janvier 2021, il y a bien eu tentative de coup d’État chez l’oncle Sam !
Quand on sait que l’ancien président est en pleine campagne pour 2024 et qu’il continue de bénéficier d’un fort soutien dans le pays, de la part de son parti et au-delà, de la majorité des américains, il n’a eu de cesse de clamer partout qu’il était victime d’une chasse aux sorcières.
L’Amérique ne s’est pas construite le long d’un fleuve tranquille. Nous vivons certainement l’une des pages les plus sombres de son histoire. Une page dont elle ne sortira pas indemne facilement, sachant que pour sauver sa peau, Donald Trump ne lésinera pas à user de tous les moyens et de toute sa fortune pour pactiser avec le diable et inviter toutes sortes de vieux démons qui lui sont familiers.
Démocratie en danger ? Rien n’est moins sûr au pays de tous les extrêmes !
Kacem Madani