Mourad Messaoudi, président de l’Association des jeunes juges en Tunisie, a été interpellé, vendredi 15 août 2025, devant son domicile par des agents de sécurité en civil, selon les déclarations de son avocat Samir Ben Omar à Ultrasawt.
L’avocat précise que Mourad Messaoudi a été conduit vers un lieu inconnu et qu’aucune information claire n’a été communiquée aux avocats concernant son lieu de détention ou les motifs de son arrestation.
La famille de Messaoudi, ainsi que plusieurs avocats et défenseurs des droits humains ont rapporté que le juge et ses proches auraient été victimes de violences lors de l’interpellation.
Rappelons que Mourad Messaoudi faisait partie des 57 juges révoqués en 2022 par décret présidentiel de Kaïs Saïed, une mesure largement critiquée par les instances judiciaires et les organisations de défense des droits humains pour son atteinte à l’indépendance du pouvoir judiciaire. Bien que la Cour administrative ait annulé cette révocation, son exécution n’a jamais été mise en œuvre.
Messaoudi avait également été candidat à l’élection présidentielle de 2024. Il a été condamné par la huitième chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis à huit mois de prison pour « falsification de parrainages » relatifs à sa candidature. Il avait contesté ce jugement et comparu devant le tribunal pour faire valoir ses droits, mais la condamnation a été confirmée.
Cette arrestation intervient dans un contexte de tension croissante autour du système judiciaire et de la liberté d’expression en Tunisie. La communauté internationale et plusieurs organisations locales de défense des droits humains suivent de près l’affaire et demandent la clarification des motifs de détention ainsi que le respect des droits fondamentaux du juge.
Mourad Benyahia