À l’occasion du 69ᵉ anniversaire de la promulgation du Code du statut personnel, de nombreuses associations, organisations et partis progressistes en Tunisie ont publié, le 12 août 2025, un appel commun à la mobilisation, transformant cette date d’habitude célébrative en journée de protestation.
Le contexte politique depuis le 25 juillet 2021 est jugé « étouffant » pour les droits et libertés individuelles et collectives. Le texte dénonce l’essor du conservatisme populiste, l’augmentation des violences et discriminations à l’égard des femmes, ainsi que la multiplication des campagnes visant à remettre en cause les acquis du Code du statut personnel.
Les signataires mettent également en avant l’impact du décret 54, qui a conduit à l’emprisonnement de nombreuses femmes pour leurs opinions ou leur engagement civil et politique, et à la diminution de la participation féminine dans les instances élues après l’abolition de la parité.
Le communiqué appelle à :
La libération de toutes les prisonnières et prisonniers politiques ;
La protection des droits civils et politiques garantis par la loi ;
La lutte contre toutes les formes de violence à l’égard des femmes, y compris symbolique et en ligne ;
La mise en place de politiques publiques pour réduire la pauvreté, le chômage et la précarité sociale, en particulier pour les femmes.
Parmi les associations et partis signataires figurent la Fédération des femmes démocrates tunisiennes, la Ligue tunisienne des droits de l’Homme, Beity, le Parti démocratique progressiste, le Courant démocratique, le Parti du Travail, et d’autres.
Le communiqué souligne que les droits et libertés ne sont pas négociables et exhorte à défendre un modèle de société fondé sur l’égalité, la liberté, la dignité et la justice sociale.
Mourad Benyahia