26 janvier 2025
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Tunisie : l’avocate Sonia Dahmani reste en prison

Bien que réduite de deux ans à un an et six mois de prison, la peine prononcée en première instance contre l’avocate tunisienne Sonia Dahmani a été confirmée en appel, ce vendredi 24 janvier, dans l’une des cinq affaires pour lesquelles elle est poursuivie. Elle avait alors critiqué le racisme anti-noir qui perdure en Tunisie selon elle.

Ses proches et ses avocats espéraient un miracle, mais il n’y en a pas eu. Ils ont même reçu une douche froide quand ils ont appris la nouvelle à la radio. Ce vendredi 24 janvier, la cour d’appel de Tunis a effectivement confirmé la peine de prison à laquelle l’avocate Sonia Dahmani avait été condamnée en première instance en octobre dernier, la réduisant simplement de deux ans à un an et six mois d’incarcération.

Une décision qui provoque la consternation chez les opposants au régime de Kaïs Saïed et chez les défenseurs des droits de l’Homme dans le pays. Hatem Nafti, essayiste et opposant, y voit aussi un message envoyé à toutes les voix qui osent encore critiquer le pouvoir : « Il y a clairement un avant et un après l’arrestation de Sonia Dahmani. Aujourd’hui, dans les médias audiovisuels, très peu de journalistes continuent de porter une parole critique. Ces arrestations, ces condamnations, ce sont autant de messages adressés aux journalistes pour leur dire : « Si vous critiquez le régime, si vous n’êtes pas dans ses petits papiers, voilà ce que vous risquez » », affirme-t-il.

Également chroniqueuse à la radio et à la télévision, Sonia Dahmani était poursuivie pour un trait d’humour qu’elle avait eu en mai dernier sur un plateau télévisé. Alors qu’un intervenant s’inquiétait de la possibilité que des migrants subsahariens en transit vers l’Europe puissent finir par s’installer en Tunisie, elle avait répondu avec sarcasme : « Oui, c’est ça, dans ce pays magnifique ! ».

Poursuivie dans quatre autres affaires

Celle-ci avait alors été arrêtée par des hommes en cagoule au siège de l’ordre des avocats, à Tunis, où elle se trouvait. Filmée en direct par une équipe de France 24 présente sur les lieux, son interpellation brutale avait alors beaucoup choqué en Tunisie comme à l’étranger.

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Depuis, Sonia Dahmani a été poursuivie dans quatre autres affaires, toutes en lien avec ses critiques récurrentes contre le traitement fait aux migrants subsahariens dans son pays ou la situation politique en Tunisie.

Depuis la promulgation par le président tunisien Kaïs Saïed du décret 54 qui punit d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison la diffusion de supposées « fausses informations », plusieurs journalistes, avocats, opposants ou encore militants de la société civile ont été arrêtés en Tunisie.

La mobilisation pour obtenir leur libération connaît un regain d’intérêt depuis quelques jours, aussi bien dans la société civile qu’au sein même de l’Assemblée nationale.

RFI

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